Tanwalbougou, ou le symbole de la résistance populaire contre l’insécurité

Tanwalbougou est un village plein de contrastes. Ses plus de 6 ans de résistance contre les groupes armés l’ont dotée d’une histoire très riche, en plus d’être entre autres choses, le village de la commune de Fada N’Gourma où la population a su s’impliquer fortement dans la lutte contre l’insécurité. Le village est plongé dans un climat au charme noble et à la bravoure chargé de légendes. Au début, ce sont des faits divers, mais au fur et à mesure qu’on écoute les populations, s’accroit notre étonnement jusqu’à ce qu’il devienne évident que le village de Tanwalbougou est un ou le symbole de la résistance populaire contre l’insécurité dans la région de l’Est. 

Forte d’une histoire qui se conte en Or, Tanwalbougou qu’on désigne comme la ville de l’Or dans la commune de Fada laisse de nombreux souvenirs auprès des habitants. L’un des plus grands marché de la ville de Fada, Tanwalbougou, qui bombait de monde chaque Mercredi, jour de son marché hebdomadaire, était le carrefour de toutes les ethnies du pays et de la sous région. Dans ce marché fréquentés par des riches commerçants du Niger, du Togo, du Benin, et de biens d’autres pays tout comme par des burkinabè, d’incroyable biens et matériels vendus sont de témoins du temps. Aujourd’hui, les boutiques et les magasins se sont fermés pour la plupart. Le marché n’attirent plus de monde du fait de l’insécurité. Ceux qui n’ont pas fui la ville, sont devenus des combattants.

A Tanwalbougou, le port d’armes s’est généralisé

Il n’est plus possible de traverser la ville de Tanwalbougou sans voir des hommes en armes. Dans les débits de boisson, dans les lieux de rassemblement ou même en circulation, les habitants de ce village ont pris les armes pour protéger le village que les terroristes qui avaient juré de l’effacer de la carte du Burkina. Ils « veillent sur le village » et prêtent une main forte aux forces de défenses et de sécurité installés. C’est l’un villages où il y’a le plus grand nombre de volontaire pour la défense de la patrie (VDP), nous a confié un ancien conseiller de la localité.

Farouchement, ces VDP s’opposent à toutes les attaques terroristes contre le village et contre plusieurs autres villages aux environs. Cette résistance leur a valu d’être les « Wanted » pour les terroristes. L’ex-maire de Fada, JeanClaude Louary, pour sauver les natifs de la localité, fut d’ailleurs obligé en 2021, de trouver une solution palliative en organisant une campagne massive d’établissement de carte d’identité nationale burkinabè à leur profit.

Tanwalbougou a toujours été un village de combattants

L’histoire a peint le village dans des tonalités issues de divers conflits éleveurs-agriculteurs, conflits de terres et des conflits dans les sites d’exploitation minier traditionnelle. Mais le terrorisme a fait taire ses différents, et c’est pourquoi Tanwalbougou est considérée comme l’un des principaux villages où toutes les ethnies qui y vivent se sont accordées pour prendre les armes contre l’ennemi commun qu’est « l’homme armé non identifié ».

Cependant, la ferveur des combattants et leur détermination dans cette lutte contre l’ennemi dans ce village, ne remonte pas d’aujourd’hui. En effet, cet esprit était perceptible dans des plusieurs domaines majeurs, comme l’agriculture, le commerce, l’élevage et les services. Le village accueille l’un des plus grands marché après celui de Fada de la commune; de ce fait, il constitue un terrain fertile pour les jeunes en quête d’emploi et la volonté de changer le monde.

Après avoir vidé plusieurs villages de la commune, Tanwalbougou s’est résolu à combattre jusqu’au bout. Aujourd’hui, les groupes armés sont toujours aux aguets, mais la population continue de résister. Un symbole qui surement a inspiré le chef de l’Etat Ibrahim TRAORE, a demandé aux populations de s’enrôler massivement pour défendre la Patrie.

Van Marcel OUOBA, Gulmu info

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