Gouvernement/CNSE : Encore une fausse promesse à l’horizon.
Ceci est une analyse d’un internaute issue du ministère de l’éducation sur la signature de l’accord entre les MEPPNF et la CNSE.
Après l’allègement des mouvements de grève décrété par la CNSE, le gouvernement fait de nouvelles propositions pour l’apurement des indemnités et de la bonification. Selon le gouvernement, des commissions ont été mises en place dans des régions pour le traitement diligent des dossiers d’indemnités. Dans les DREPPNF, 10 commissions ont déjà commencé les travaux dans 10 régions exceptées Gaoua et Manga où le réseau est défaillant. À Ouagadougou, il existe 4 commissions qui vont travailler à évacuer les dossiers de bonification d’échelons et des indemnités. Il est demandé aux coordinations régionales de la CNSE d’envoyer un représentant pour suivre le déroulement des opérations.
Le gouvernement compte évacuer tous les dossiers au plus tard le 31 mai 2019. Déjà le mercredi 8 mai courant, un bilan partiel permettra de se convaincre de l’effectivité de la méthode adoptée. Dans le cas contraire, l’autre option est d’octroyer toutes les indemnités à tous les enseignants quitte à revenir sur le trop-perçu ou indûment perçu. Pour ce mois de mai ce n’est que la portion des indemnités de 2018 qui pourra être servie car le logiciel ne peut pas faire pour 2018 et 2019 à la fois.
Au niveau de la CNSE, un bilan partiel sera fait le 15 mai pour évaluer l’effectivité des mesures gouvernementales.
La question qui taraude les méninges, est de savoir si tous les personnels de l’éducation pourront bénéficier des indemnités et de la bonification à la fin de ce mois de mai 2019?
Le gouvernement a théoriquement bien parlé, il s’est bien défendu. Mais pratiquement c’est impossible que tout le monde enseignant soit servi à la fin de ce mois. Le gouvernement a une fois de plus réussi à nous contenter des verbes plein de faux espoir. Depuis novembre 2018, le gouvernement avait promis d’octroyer les indemnités aux personnels enseignants au plus tard fin décembre 2018. Il a juste commencé pour contenter la masse et la suite a été cette léthargie légendaire hautement reconnue à ce gouvernement. Ce qu’il n’a pas pu faire en 6 mois ce n’est pas en une dizaine de jours qu’il pourra le faire.
Il y’a aussi la sincérité du gouvernement qu’il faut mettre en cause. Il est champion du dilatoire et sa parole est du gaz car très volatile. Le gouvernement n’a jamais hésité de promettre mais il tient rarement sa parole. Aujourd’hui, tout porte à croire que la CNSE est dans le moule à farine du gouvernement et nous risquons de sortir tout blanc de farine.
La fonction publique burkinabè est devenue une jungle où les plus tendances profitent plus. Les enfants de cœur sont pleurnichards et toujours mesquins. Il n’y a plus de logique ni de justice c’est juste un rapport de force. Pour faire plier le gouvernement, il faut réellement le coincer et le mettre dos au mur avant d’obtenir gain de cause. Notre fonction publique est transformée en un nid d’injustice.
Malgré la volonté du ministre Ouaro, il sera confronté à la dure réalité du système gouvernemental actuel qui n’a que du mépris pour les personnels de l’éducation. Le ministre est limité dans ses manœuvres car beaucoup de choses ne dépendent pas de lui. Il est le souffre-douleur du gouvernement. Le premier ministre Christophe Marie Joseph Dabiré est un capitaine sans gouvernail à la merci des vagues.
Pour le trousseau pédagogique le gouvernement propose 25.000 FCFA par ans. Il trouve que cela coûte près de 2 milliards pour 105.000 enseignants et cela pourrait être insupportable pour le budget national s’il doit aller au-delà. Et pourtant, en deçà de 200.000 FCFA c’est une pure injure pour les personnels de l’éducation. Dans le budget national, les enseignants semblent ne pas être prévus.
Quant au statut, nous sortirons plus en retard que jamais. Il ne prend pas en compte le quart de nos préoccupations et il prend tout le temps en occupant tous les débats. Il faut donc finir avec ces négociations interminables et ouvrir immédiatement d’autres fronts. Cette plateforme revendicative date de 2017 et semble être dépassée. De nouveaux défis se présentent au monde enseignant avec des nouvelles préoccupations. Dès octobre prochain, il faut introduire une nouvelle plateforme revendicative. L’enseignement est devenu aujourd’hui un métier à risque et il faut des indemnités compensatrices. À défaut de primes de patriotisme, le corps enseignant mérite des primes de décoration pour ne pas dire des primes de motivation. La liste est longue et la lutte sera âpre.
Je préviens juste le gouvernement qui doit comprendre qu’il ne faut pas attendre octobre pour commencer à réajuster le budget.Tant que les bras balancent alors la marche n’est pas encore finie.
Traoré Abdoulaye Fundjé