Voici le chef présumé des terroristes de l’Est

Cher Wambi, 8-Mars oblige, je n’ai pas pu t’expédier vendredi passé ma missive hebdomadaire mais tu as sans doute appris par d’autres canaux que nos Forces de défense et de sécurité ont engagé une importation opération dans l’Est et le Centre-Est dénommée « otapuanu », c’est-à-dire « foudre » en français. Un couvre-feu de 19h à 6h du matin a même été décrété dans le Gulmu du 7 mars au 20 avril 2019. Une véritable battue donc pour nettoyer la partie orientale de notre territoire de la vermine qui s’y est incrustée depuis de longs mois.


Manifestement, cette chasse à l’homme malfaisant est on ne peut plus fructueuse puisque selon des sources concordantes, de nombreux terroristes auraient été « désactivés », sans que je puisse te dire s’ils ont été capturés et gardés en lieu sûr pour les besoins des enquêtes ou s’ils ont été « neutralisés » comme on dit dans l’armée pour signifier « liquidés ». Parmi ces trophées de guerre, il y aurait même, cher cousin, une grosse prise, celui qu’on présente comme le chef de la katiba du Gulmu, alpagué alors qu’il tentait de passer la frontière togolaise. Il s’appellerait Diallo Oumarou, alias Diaw Oumarou (voir photo à la une de L’Observateur ), originaire de la commune de Matiacoali.

Cher Wambi, restons dans la lutte contre le terrorisme pour parler de ces fameux 146 renégats qui auraient été neutralisés début février à Kain-Ouro, à Bahn et à Bomboro selon l’état-major général des armées. Suite à cette annonce, le Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples a mené ce qu’il appelle une « mission d’établissement des faits » dans la région ainsi qu’à Ouagadougou dont le rapport a été présenté à la presse mercredi dernier. Et si l’on croit ce que disent Chrysogone Zougmoré et ses enquêteurs, qui reprennent mutatis mutandis les plaintes en son temps de parents de victimes, il se serait plutôt agi « d’exécutions sommaires et extrajudiciaires » de paisibles habitants cueillis dès potron-minet au saut du lit alors qu’ils n’auraient rien à se reprocher.

Il est vrai que les terroristes, avérés ou présumés, ont aussi des droits –même si eux, ils n’en reconnaissent aucun à leurs cibles innocentes- et si ce qui est dit est vrai, ce serait très grave car ce serait ni plus ni moins que des crimes de guerre. Et si ce n’est pas vrai, ce serait aussi gravissime parce qu’on aurait sali l’image de nos FDS qui payent déjà un lourd tribut à cette guerre asymétrique que les illuminés nous imposent depuis maintenant quatre ans. Je me suis donc laissé dire que, pour reprendre le titre d’une célèbre émission de France2, un « complément d’enquête » était nécessaire pour situer les responsabilités et prendre, le cas échéant, les mesures qui s’imposent. Au regard de la gravité des accusations, le gouvernement s’est du reste fendu hier d’une déclaration (voir page 5) où il met en doute les méthodes d’investigation des accusateurs, informe l’opinion que des investigations sont en cours sur cette affaire tout en indiquant que quelque 700 prétendus djihadistes croupissent actuellement dans nos prisons de haute sécurité. Et qu’au demeurant, nos FDS respectent les droits de l’homme et le principe de la gradation de la force (contrôle-interpellation-arrestation-neutralisation) dans leur engagement. Affaire à suivre donc comme on dit, cher cousin.

Source lobservateur

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