Une lettre ouverte de membres du BPN du MPP à la ministre de la santé.

Il nous revient que ce tract du mpp aurait poussé la ministre de la santé à déposer sa démission qui à été refusée par le gouvernement. Tract qui concerne aussi le professeur Martial Ouedraogo. A mon avis cette responsabilité est partagée, le gouvernement, le professeur Martial et tout l’exécutif est responsable.
…………………………………………..
Une lettre ouverte de membres du BPN du MPP à la ministre de la santé.

Lettre ouverte à Madame la Ministre de la santé : Madame la ministre, nous avons très mal à votre gestion et c’est peu dire !

Madame la Ministre, nos cœurs saignent et nous avons des céphalées rien qu’en pensant à votre gestion de la covid-19 dans notre pays. Souffrez que nous, militants du MPP membres du Bureau politique national du parti, vous adressions cette lettre ouverte pour vous interpeller, avec le mince espoir que vous rectifiiez le tir, la situation étant grave. Nous sommes loin du pic de l’épidémie au Burkina Faso mais ce qui se passe est loin d’être rassurant, et pour cause.

Madame, vous avez tout faux depuis le départ et votre gestion rime avec incompétence et désinvolture !
Madame la ministre, depuis l’arrivée de la covid-19 au Burkina Faso, nous avons eu le loisir de constater l’impréparation, l’impéritie de votre gouvernance, l’improvisation permanente et la lenteur des réactions d’un appareil bureaucratique trop lourd et inefficace face à ce type de pandémie, votre manque d’humilité, votre excès de confiance, votre préférence pour le discours et la communication à l’action, les erreurs de stratégie et tutti quanti. Tout ceci explique le triste spectacle auquel nous assistons depuis plusieurs semaines et qui va se poursuivre quelques semaines encore. Au rythme où vont les choses, il n’est plus exclu que vous et les « experts » qui vous conseillent soyez coiffés du bonnet d’âne en raison de l’incompétence que vous avez démontré dans votre gestion de cette épidémie. Il n’est pas exclu non plus que le ministère de la santé soit rétrogradé en « 2ème division » pour sa piètre performance.

Aux premières heures de la pandémie, votre action de lutte fut de procéder au contrôle de la température des passagers débarquant à l’aéroport de Ouagadougou et de leur faire remplir un formulaire. A l’époque, nous dénonçâmes ce « cinéma », car nous vous attendions ailleurs : anticipation dans la commande de masques, de respirateurs artificiels, de lits de réanimation, de kits de tests de dépistage, de matériel de protection du personnel soignant, la construction d’hôpitaux de campagne à défaut de construire des hôpitaux en préfabriqués comme les Chinois, la mise en place d’un centre de dépistage à Ouagadougou, en plus de celui de Bobo-Dioulasso, etc.
Nos attentes furent vaines parce que vous avez préféré le spectacle à l’action. Au fait, à quoi vous ont servi les dizaines de milliers de formulaires remplis à l’aéroport de Ouagadougou ?

A rien, sauf à gaspiller les deniers publics et permettre probablement à des individus de s’enrichir illicitement. Aussi, combien de kits de tests avez-vous commandé depuis février 2020 ? Combien de millions de masques avez-vous commandé ? Mieux, combien de respirateurs artificiels avez-vous commandé ? Rien. Zéro. Nada.

Comment entrevoyez-vous la suite des évènements ? Pensez-vous que nous pourrons nous contenter de tests au compte-gouttes ? Depuis le 9 mars 2020, nous avons été incapables de tester dix mille personnes dans notre pays. Pourtant, au regard de la mortalité liée à la covid-19, qui est anormalement élevée, il est évident que des milliers de personnes infectées sont dans la nature, contaminant à tout-va.

Madame la ministre, votre gestion du cas zéro frise le summum de la désinvolture et de l’incompétence. En effet, vous avez traîné les pieds avant de communiquer l’identité du pasteur Karambiri. Son cas connu, le Directeur général de la santé publique vous a proposé que soient isolés et testés tous les membres de son église ainsi que toutes les personnalités qui l’ont fréquenté à son retour de Mulhouse.

C’était ce qu’il y avait de mieux à faire pour circonscrire l’incendie qui venait de se déclencher. Mais vous avez rembarré votre collaborateur et les conséquences sont là. Voici par exemple que la zone de Dassasgho est aujourd’hui un foyer incandescent de l’épidémie et que de nombreuses personnes ont été infectées par votre faute. Vous auriez fait preuve d’un peu d’intelligence que nous n’en serions pas là. De nombreuses morts auraient été évitées si vous aviez écouté les conseils. Ces morts, vous en portez l’entière responsabilité.

Madame la ministre, l’apirivirine, vous n’en voulez pas et votre compère, le Pr Martial Ouédraogo s’est payé le luxe de contredire publiquement le Ministre Alkassoum Maïga. Comme s’il était au-dessus de l’autorité que représente ce dernier. Le protocole de soins du Pr Raoult, vous n’en voulez pas non plus. La chloroquine, vous et vos amis de la régulation pharmaceutique l’avez mise en quarantaine. Malgré la levée de boucliers qui s’en est suivie, vous n’avez concédé l’usage de la chloroquine que pour les cas graves… exactement comme en France. Quelle terrible coïncidence. En plus de défendre bec et ongles les intérêts des firmes pharmaceutiques occidentales, vous êtes incapable de la moindre audace et ne faites que copier de manière irréfléchie les décisions de l’exécutif français. Au 21è siècle, tenez-vous bien !

Après l’insurrection de 2014, il se trouve encore des ministres pour se coucher devant les autorités françaises. Cette attitude met à nu un cynisme criminel parce que les cas graves sont des cas désespérés pour ne pas dire irrécupérables, la chloroquine pour ces cas-là ne pouvant être efficace.
Le protocole du Pr Raoult, chère madame, fonctionne très bien et pour preuve : à la date du 9 avril 2020, sur 2285 personnes traitées à l’hydroxychloroquine et à l’azithromycine par les équipes du Pr Raoult, seulement 10 personnes sont décédées après plus de 3 jours de traitement. Nous vous laissons calculer le taux de mortalité. A titre de comparaison, en France, il a été enregistré 1341 décès rien que pour la seule journée du 8 avril 2020, et à la même date, pour l’ensemble du territoire français, il y avait 12 210 décès de covid-19. Tirez les conclusions vous-même !

Par ailleurs, la pharmacie du Sud, vous la fîtes fermer, par abus de pouvoir car son initiative mettait à nu votre incompétence et votre inaction. En quoi est-ce mal de suppléer le ministère pour les tests ? Vous vous justifiez par un argument léger comme une plume, à savoir que la pharmacie veut créer la psychose. Mais alors, dites-nous, pouvons-nous faire confiance en vos statistiques puisque vous avez peur de la psychose ? Ne sommes-nous pas en droit de vous soupçonner de falsifier les statistiques pour ne pas créer cette psychose ? Ou bien avez-vous tout simplement un agenda caché ? Dans tous les cas, libérez la pharmacie du Sud, madame la ministre, et laissez les bonnes volontés qui ont à cœur de venir en aide à leurs compatriotes d’agir. Car par les temps qui courent nous préférons l’action à l’inaction.

Le Pr Martial Ouédraogo, parlons-en !

Le Pr Martial Ouédraogo est un affairiste notoire. Oui, madame la ministre. Dans le milieu de la santé, tous connaissons « son palmarès » pour ne pas dire sa très mauvaise réputation, les casseroles qu’il traîne étant très bruyantes. Nul besoin d’en lister ici, ce n’est pas le moment. Grande fut donc notre surprise lorsque vous le responsabilisâtes à la tête de la gestion de la crise sanitaire liée à la covid-19.

Mais peut-être êtes-vous du même plumage que ce monsieur. Autrement dit, ce qui se ressemble s’assemble. En plus d’être affairiste, le Pr Ouédraogo n’a aucune compétence pour faire face à une telle crise. C’est un clinicien, pas un spécialiste en santé publique ou en gestion de crise. C’était donc la dernière personne pour le job. Mais vous l’avez choisi, contre toute logique, malgré son manque d’intégrité et son profil inadéquat. A quelles fins, madame ? N’est-ce pas dans le but de faire main basse sur le « butin » de la gestion de la crise ? Sur ce point, notre opinion est toute faite et vous ne nous convaincrez pas du contraire. La santé de vos compatriotes passe en second plan, pourvu que vos poches soient pleines de quelques milliards à la fin de l’épidémie. « Oh la vilaine ! », avons-nous envie de nous exclamer.

Le Pr Martial Ouédraogo, nous n’en voulons pas. Son goût prononcé pour les malversations mises à part, il est, comme vous, dépassé par les évènements et est incapable de la moindre imagination.
Il y aurait, par exemple, au sein de l’équipe en charge de la réponse à l’épidémie, un jeune docteur formé aux USA pour la gestion de crise. Son expertise est telle qu’il est régulièrement sollicité par de nombreux pays africains. Comme lui, de jeunes Burkinabè ont le profil pour la gestion de crise. Malheureusement vous avez décidé de vous passer de leurs services. Vous préférez le copinage et le népotisme à la compétence. Incapable de gérer une crise sanitaire, piètre gestionnaire de ressources humaines êtes-vous.

Par votre incompétence et vos manigances, vous jetez l’opprobre sur le MPP et le Président du Faso
Madame la Ministre, vous jetez l’opprobre sur le parti au pouvoir et sur le Président du Faso himself. Vous trahissez la confiance et la liberté en vous placées. Vos errements sont reprochés au MPP et au PF. Vos magouilles comme le fameux projet de location de chambres d’hôtels (là où ailleurs on a réquisitionné comme au Sénégal) sont systématiquement reprochées au MPP.

Quelle mouche vous a piqué pour que vous confiiez la conception du plan de riposte à des médecins cliniciens incultes en gestion de crise et poursuivant d’autres objectifs ? La plupart de vos amis médecins qui ont conçu ce plan sont des affairistes et vous le savez. Comment avez-vous pu penser que les Burkinabè avaleraient la dilapidation de plus 121 milliards de francs CFA ?

Cette initiative était tout simplement une tentative de détournement de fonds publics. La preuve, le montant passe de 121 milliards à 57 milliards, soit un écart de 74 milliards. De quoi construire deux hôpitaux ultra modernes comme les Chinois l’ont fait à Wuhan. Rassurez-vous, nous ne vous demanderons pas une telle prouesse, vous en êtes incapable.

Madame la ministre, devant tant de cupidité et de désinvolture, souffrez que les militants du parti au pouvoir que nous sommes refusent de vous observer traîner indirectement leur formation politique dans la boue.
Pour finir, chère madame, vous avez échoué partout. Aujourd’hui il manque de tout. Plusieurs Burkinabè périront par manque de respirateurs artificiels. Certaines équipes médicales manquent même du minimum (masques, gants et gel hydro-alcoolique notamment) pour prélever les personnes suspectées d’infection. Aujourd’hui, nous en avons été témoins à Paul VI par exemple.

Madame la ministre, nous vous suggérons d’interagir avec le ministère en charge des affaires étrangères pour actionner nos relations bilatérales avec la Chine et la Russie, afin d’obtenir des respirateurs artificiels, des lits de réanimation, des masques par centaines de milliers, des kits pour au moins 50 000 tests, la construction de deux hôpitaux de campagne à Ouagadougou et d’un à Bobo-Dioulasso de 500 lits chacun, pour la prise en charge des malades et le confinement des personnes ayant été en contact avec des personnes infectées. Dans la même veine, ces deux pays et Cuba n’hésiteront pas à nous envoyer du personnel médical en renfort si nous en faisons la demande et nous ne devons pas hésiter à le faire. Faites vite, s’il vous plaît, le temps presse. Nous sommes à 273 personnes en soins à ce jour. Combien seront-elles dans deux mois ? Mille ? Deux mille ? Trois mille ?

Madame la ministre, sans vouloir vous vexer ou vous donner des leçons, sachez qu’agir c’est prendre des risques, c’est gérer dans l’incertitude, c’est modifier en temps réel ses choix et éventuellement déroger aux règlements pour avancer vers le but fixé. Là ! Votre attitude médiocre voire honteuse est à l’exact opposé d’une action politique au sens noble du terme. Vous donnez une image désastreuse de la notion de responsabilité en vous comportant avec désinvolture et inconscience.

Ne vous imaginez pas, avec le Pr Martial Ouédraogo et compagnie, « brouter » impunément dans nos deniers publics. En définitive, du balai ! Oui, du balai. Rendez-nous service en débarrassant le plancher avec vos amis mafieux.
Respectueusement !

Ouagadougou le 9 avril 2020

Un groupe de membres du Bureau politique national (BPN) du MPP

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *