Tapoa : un forum citoyen pour renforcer la cohésion sociale et la résilience communautaire
La province de la Tapoa, durement éprouvée par les effets cumulés de la crise sécuritaire et humanitaire, fait front commun autour de ses fils et filles. Ce vendredi, s’est ouverte à la Maison de la Femme de Ouagadougou, la première édition du forum « O Taapua Diema Hamo Po », une initiative portée par les ressortissants de la Tapoa vivant dans la capitale.
En langue gourmancéma, O Taapua Diema Hamo Po signifie « Pour le bien-être de la Tapoa ». Ce forum s’inscrit dans une dynamique de mobilisation citoyenne et de solidarité active, avec pour ambition de créer un espace de dialogue, de partage et d’action en faveur de la paix, de la cohésion sociale et du développement durable dans la province.
Un cadre d’échanges au service du vivre-ensemble
Placée sous la présidence du Secrétaire général de la région de l’Est, M. Siaka Ouattara, représentant le Gouverneur, la cérémonie d’ouverture a réuni autorités administratives, leaders communautaires, représentants d’associations, personnalités originaires de la province et partenaires techniques et financiers.
Dans son intervention, M. Ouattara a salué cette initiative qu’il qualifie de « citoyenne et porteuse d’avenir », soulignant qu’elle intervient à un moment historique pour la Tapoa, désormais érigée en région à part entière. Il a également félicité les plus hautes autorités pour cette décision, qui, selon lui, constitue une opportunité de renforcement de la gouvernance territoriale et de rapprochement de l’administration des citoyens.
Faire le point sur les urgences : le panel introductif
L’ouverture du forum a été marquée par un panel inaugural de haut niveau, consacré à l’état des lieux de la situation sécuritaire et humanitaire dans la Tapoa. Animé par M. Sékou SO, conseiller technique du gouverneur de la région de l’Est en charge des libertés publiques et de la gestion des conflits, et modéré par M. François LOMPO, également conseiller technique, ce panel a dressé un constat sans détour.
Selon les intervenants, la Tapoa, à l’instar d’autres provinces de la région, subit de plein fouet les conséquences de la crise sécuritaire qui sévit au Burkina Faso depuis une décennie. Les effets humanitaires sont particulièrement alarmants : huit centres de santé et de promotion sociale (CSPS) sont actuellement fermés, et le ravitaillement des localités enclavées est de plus en plus difficile, mettant en péril les populations déplacées et les communautés hôtes.
Le panel a également permis des échanges directs avec les participants, soucieux de mieux comprendre la réalité du terrain et d’envisager des pistes d’action. À ce titre, Aminata Lompo, participante, a proposé que des opportunités de stages soient offertes aux jeunes, notamment dans le domaine de la santé, afin de renforcer les ressources humaines locales et d’anticiper les défis post-crise.
Trois jours pour penser ensemble la résilience
Prévu sur trois jours, du 4 au 6 juillet 2025, le forum propose un programme riche en panels, ateliers, expositions culturelles et artistiques. Il vise à mutualiser les efforts pour la reconstruction sociale, à valoriser les potentialités économiques et culturelles de la province, et à créer des ponts entre les générations pour une Tapoa unie et résiliente.
« Ce n’est pas une fête folklorique, mais un appel au sursaut collectif pour notre province », a rappelé un membre du comité d’organisation. Un appel partagé par les nombreuses personnalités présentes, déterminées à faire de O Taapua Diema Hamo Po un véritable levier de transformation.
Bahoaba LOMPO, Stagiaire Gulmu Info