ActualitésInfo du GourmaInfos du GulmuPolitiqueSociété

Renforcement de capacités à Fada N’Gourma : les associations locales à l’école de la mobilisation des ressources endogènes

Dans un contexte de réduction des financements internationaux et de défis croissants pour les acteurs communautaires, la SCOOPS-PM-YANYEMA, avec le soutien du programme Giving For Change, a organisé à Fada N’Gourma une session de formation dédiée à la mobilisation des ressources locales. Pendant trois jours, une dizaine de responsables associatifs de la région de l’Est a été outillée pour repenser leurs stratégies de financement et renforcer leur autonomie. Une initiative qui marque un tournant dans la manière d’envisager le développement local : par les communautés, pour les communautés.

Un impératif de souveraineté associative face aux défis actuels.

Cette session intitulée « Les donateurs individuels et les donateurs d’entreprises », marque la huitième étape d’une série annuelle de formation dédiée à cette cohorte d’associations.

Pendant plusieurs jours, les représentants de ces associations locales ont été outillés sur les mécanismes pratiques de mobilisation des ressources au niveau local. Cette initiative, portée par l’Association Burkinabe de Fundraising (ABF), visait à répondre à une double urgence : la raréfaction des financements internationaux d’une part, et la nécessité de pérenniser les actions de développement communautaire par les moyens locaux, d’autre part.

Joannie Tougma, coach national, a expliqué la pertinence de la démarche : « Vu le contexte international, les donateurs se font rares. Nous devons apprendre à nous mobiliser par nous-mêmes. Il n’est plus question d’attendre l’aide extérieure pour espérer développer nos communautés. »

Insistant sur la faisabilité de l’autonomisation financière, M. Tougma a appelé les participants à faire preuve d’engagement et de discipline : « Dès lors que la population comprend votre vision et perçoit l’impact direct de vos actions, elle vous accompagne. »

Un outil de transformation sociale pour les associations de terrain

Parmi les bénéficiaires, l’enthousiasme était palpable. Diande Isaka, représentant de l’Association des personnes vivant avec un handicap du Gourma, a salué l’initiative : « Cette formation vient répondre à un besoin crucial. Elle nous donne les moyens de bâtir des projets solides, fondés sur les capacités de nos propres communautés. »

Selon lui, cette approche participative renforce non seulement la légitimité des organisations de base, mais garantit aussi une meilleure appropriation des projets par les bénéficiaires eux-mêmes.

Une vision soutenue par les partenaires techniques et financiers.

Présent à la cérémonie de clôture, un représentant du programme Giving For Change a rappelé les grandes lignes de l’appui apporté : « Nous avons fait le choix d’accompagner les organisations de la société civile vers l’autonomie. Ce processus commence par la connaissance, la confiance en soi et la capacité à dialoguer avec sa propre communauté. »

De son côté, le président de la SCOOPS-PM- YANYEMA, structure organisatrice, a souligné l’importance stratégique de cette formation : « La région de l’Est regorge d’initiatives porteuses, mais le manque de financement limite leur impact. Grâce à cet appui, nous redonnons aux associations les moyens d’agir, de manière indépendante, structurée et durable. »

Il a tenu à remercier l’ensemble des partenaires techniques et financiers, saluant leur engagement aux côtés des acteurs locaux dans un contexte national marqué par des incertitudes.

Vers un changement de paradigme dans l’action associative

À travers cette initiative, l’Association YANYEMA entend inscrire durablement la logique de mobilisation des ressources locales dans les pratiques des associations partenaires. Une approche que le formateur qualifie de « nécessité stratégique » dans un Burkina Faso confronté à des défis de souveraineté économique et de gouvernance locale. « Nous avons des ressources ici. Si nous décidons de nous organiser et de nous mobiliser, nous pouvons changer les choses », a conclu M Tougma, en appelant à une synergie nationale autour de l’autofinancement.

Cette session de formation, qui s’est déroulée dans une ambiance studieuse et participative, aura permis aux acteurs associatifs de prendre conscience de leur potentiel, mais surtout d’acquérir les outils pour le mettre en valeur. À terme, c’est l’ensemble du tissu communautaire qui pourrait en sortir renforcé, avec des actions plus ancrées, plus durables, et véritablement portées par les bénéficiaires eux-mêmes.

Issa THIOMBIANO, Gulmu Info

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *