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Province de la Tapoa : On veut même pas se laver, nous avons soif!

Kantchari, Namounou, Diapaga, Botou, voici des noms de communes où s’offrir de l’eau en ces temps de canicules est un parcours de combattant. Sur les réseaux sociaux, dans les maquis et les places publiques, on en parle. Il est difficile pour les populations en ces temps-ci de se procurer de l’eau potable.

« L’eau potable est une denrée très indispensable pour l’homme. L’eau c’est la vie dit-on. Mais il se trouve qu’ici à Namounou se procurer de cette denrée « l’or bleu » est une réservée aux guerrier ou de riche. De nos jours avec la canicule le bidon de 25l litres d’eau varie entre 50 à 75f selon les vendeurs et 10 15 et 25f au niveau des bornes fontaines. » s’exprime Abdou Aziz Ouédraogo sur sa page Facebook. Quand à Rodrigue Pougda Gnoula il publie ce message dans le groupe « Infos de la  Tapoa en temps reel », « Coupure journalière d’eau ONEA à Diapaga. L’eau vient à 20h et repart à 5h30. »  pour montrer à quel point la situation est critique. A Kantchari, la barrique d’eau se négocie au-delà de 500 FCFA et le prix en hausse de jour en jour et à l’approche du couvre-feu peut aller jusqu’à 1500 FCFA.

Malgré les efforts des différents ONG dans les différentes communes et les efforts des conseils municipaux eux-mêmes en terme adduction en eau potable, la situation est toujours critique. Après l’heure du couvre-feu, les populations se ruent dans les bornes fontaines et les pompes pour se ravitailler du précieux liquide.  Il arrive qu’elles y restent jusqu’à l’après-midi avant de se procurer des quelques litres d’eau qui serviront uniquement pour la boisson et la cuisine.

Image illustrative: Femmes puisant l’eau dans un cours d’eau

Plusieurs personnes que nous avons écoutées souhaitent que les autorités volent à leurs secours en multipliant le nombre de bornes fontaines et de forages. Pour un bon nombre de femmes, cette  période est très difficile surtout avec le couvre-feu. « Nous n’arrivons même pas à dormir car chacune d’entre nous attends 6 heures du matin pour être la première à la borne fontaine ou au forage. Chaque jour nous assistons à des bagarres. Il faudrait que ça change pour que nous puissions faire autre chose. Si en plus du couvre-feu, la pénurie d’eau se mêle, nous pensons que nous sommes dans la merde»  affirment Madame Tankoano que nous avons trouvée à une borne fontaine.

Dans certains villages, on ne parle plus d’eau potable mais d’eau quel qu’en soit la qualité. Les populations ont juste besoin d’eau. Il est courant de voir les femmes parcourir plusieurs kilomètres à la recherche du dernier cours d’eau non encours asséché pour obtenir une eau boueuse. Et c’est cette eau qui leur sert d’eau de boisson et de cuisine. Boire de l’eau potable pour ces populations est un luxe et elles ne savent même pas vers qui se tourner pour revendiquer leur droit. Il est important de noter qu’avoir accès à l’eau potable et à l’assainissement est essentiel pour vivre dans la dignité et garantir l’exercice des droits de l’homme. Et mieux, que le président du Faso s’est engagé au cours de la campagne présidentielle de 2015 d’atteindre « zéro corvée d’eau » en 2020. Cette objectif demeure toujours loin du compte dans cette partie désenclavée du Burkina Faso et il faut espérer un miracle pour l’atteindre d’ici 2020.

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