Les jeunes et la politique
Le manque d’intérêt et la complexité de la politique seraient les deux principales raisons qui pousseraient les jeunes à ne pas s’intéresser à la chose publique au Burkina Faso auprès un sondage après de 30 jeunes âgés de 18 à 34 ans.
Les questions de redevabilité sont de plus en plus abordées depuis l’avènement de l’insurrection populaire du 30 et 31 Octobre 2014 au pays des hommes intègres. Mais malgré, cette victoire de la jeunesse sur le régime compaoré, elle peine à se trouver une place dans la sphère politique.
Après les élections législatives du 29 novembre 2015, sur 127 sièges au parlement Burkinabè, seulement cinq (05) sont occupées par des jeunes de moins de 40 ans. De même, sur 32 Ministres du gouvernement actuel, seul Bachir Ismaël OUEDRAOGO est âgé de moins de 40 ans. Le constat, la chose politique appartient aux personnes âgées.
Pour essayer de comprendre cette situation, nous avions approché 30 jeunes de toutes les régions du Burkina pour avoir leur point de vue. La raison centrale, c’est le désintérêt et la complexité de la politique. Au fond, ils se posent tous la question à savoir « comment peux-tu t’intéresser à un truc que tu considères comme trop complexe? Et comment peux-tu arrêter de le trouver complexe, alors que tu le trouves complètement inintéressant?».
Pour ces jeunes, la politique a une connotation négative. La faible confiance envers la politique est aussi un facteur, bien que certaines personnalités comme Thomas SANKARA, Isaac ZIDA aient réussi à en séduire quelques-uns.
Durant les entretiens, des pistes de solutions ont été explorées. Par exemple, ce qui est ressorti davantage, c’est la candidature des jeunes sur les listes électorales ou l’obligation de se rendre aux urnes.
Malgré tout, ces jeunes étaient toujours réticents. «Ça ne veut pas dire qu’ils sont enthousiastes à l’idée d’être obligés d’aller voter. Il y en a qui ont dit que même si c’était obligatoire, ils n’iraient pas».
Concernant les candidatures des jeunes sur les listes électorales, pour certains il était vrai qu’ils pourraient acquérir plus de bagages sur la politique, mais personne ne rêve un jour pouvoir passer la phase de présélection. Du moins tous ont été unanimes que si l’on ne fait pas la politique, la politique s’occupera de nous selon notre degré de désintéressement.
Van Marcel OUOBA