Les attaques dans la région de l’Est se succèdent et les populations attendent toujours l’intervention de l’Etat.

Ce soir encore, une base militaire a été attaquée à Kompienbiga. Une énième attaque dans cette partie Est du Burkina. Même si le bilan n’est pas encore fait pour situer les citoyens sur l’ampleur des attaques et les dégâts causés, les populations de la localité sont tous dans une peur profonde tout en se posant la question « À quand notre tour? ». Voici une réponse qu’un habitant de cette localité nous a donné lorsque nous lui avons demandé des nouvelles.

Hier encore, un véhicule de la société SOCOMA avait été retiré des mains de ces occupants et aujourd’hui selon certaines sources, ce même véhicule a été utilisé pour les attaques. À dire que ces terroristes sont mal équipés. A voir leur mode opératoire, depuis l’an 2018, nous sommes amenés à interpréter qu’ils attaquent les hommes de tenus dans le seul but de se procurer des armes et des munitions. Les attaques des dizaines de commissariats, de brigades de gendarmerie et de camps militaires en témoignent.

Aujourd’hui, les populations se posent la question à savoir comment dans une région, où les FDS poursuivaient les coupeurs de route, tueurs de FDS dans les années 2008-2009, dans leurs dernières cachettes ne sont plus à mesure de démasquer des terroristes qui occupent des villages et dont la présence n’est plus un secret. Les populations affirment même être désormais soumises aux règles de ces hommes sans foi ni lois, que celles de l’Etat Burkinabé. Un habitant affirme ceci: « Ils sont plus présents que nos FDS. On les retrouve partout. Ils ne cachent même plus. »

Face à cette situation compliquée et difficile pour les populations de la localité, nous avons cherché à recueillir les solutions possibles auprès de quelques riverains. Pour eux, il faut aller au dialogue pour savoir ce que ces barbares revendiquent car jusqu’à ce jour, personne ne connaît leurs intentions. « Chaque jour, nos enfants et nos protecteurs meurent. Ils nous arrivent même de nous sentir plus en sécurité sans les FDS, qu’avec eux. Cette situation est plus que ce que nous pensons. Le Sahel et l’Est ne vivent pas la même situation. Ici, tout le monde les connaît. Mais personne ne peut parler, car à peine avoir fini de parler que l’heure de ta mort est programmée. Il faut donc parler avec eux. Faire des compromis aux pires des cas. »

Les autorités sont donc interpellés pour trouver une solution au plus vite pour ces populations qui souffrent énormément. Les burkinabé ont cru à l’état d’urgence et aujourd’hui se retrouvent de plus en plus coincés. Il faudrait déployer l’armée de l’air dans cette zone boisée afin de pouvoir détecter tous les mouvements suspects. Du moment où nous sommes amenés à penser que les terroristes attaquent nos bases pour se ravitailler en armement, il est temps de changer de stratégie en utilisant des méthodes qui ne sont pas à leur portée. Une équipe de jeunes informaticiens pourront faire voler des drones civils dans cette forêt pour recueillir des données géographiques qui seront implémentés dans une base de données spatiales que l’armée pourrait utiliser pour cibler les attaques aériennes dans cette zone boisée.

De même des populations de la région pourraient être mises à contribution pour identifier avec exactitude les positions de ces rebelles. Il suffirait que le chef d’état-major de l’armée invite les populations et nous sommes rassurés que plusieurs personnes répondront à cet appel. Étant fils de cette localité je sais que tous les jeunes s’engageront pour cette cause. Les moyens classiques d’informations devront être bannis pour passer aux technologies présentes. Ne dit-on pas que les informations sont la puissance d’une armée ? Il est temps de cesser de penser que cette bataille contre le terrorisme est seulement armée. Ce serait une très grave erreur de notre part. Elle est à la fois armée, spirituelle, traditionnelle et psychologique. Nous devons conjuguer toutes les forces pour contrer ce fléau.

À mon humble avis, la sécurité de l’Est devrait être confiée aux fils de l’Est. Plusieurs associations de jeunesse de cette région ont des membres issus de tous les villages de la région. Ces membres peuvent être des relais pour informer ou infirmer sur la présence de ces hommes armés non identifiés. De même, il est temps que l’Etat pense à créer un cadre de concertation pour l’ensemble des acteurs de la région. Ce cadre servira de base pour penser et réfléchir sur l’avenir de la région. Une région tombée aux oubliettes depuis la fin de la révolution. Et pourtant cette région est la plus grande en superficie et en forêt du pays. Ceci permettra aux FDS de cibler les attaques pour éradiquer ce mal dans la région.

Van MARCEL

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