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L’éducation en péril : Les élèves de la province de la Tapoa manifestent pour le retour des enseignants et de l’administration scolaire

Au Burkina Faso, dans la province de la Tapoa, des centaines d’élèves ont organisé une manifestation le 18 octobre à Diapaga pour demander le retour des enseignants et de l’administration scolaire. Plus de deux semaines après la rentrée, les élèves sont frustrés de voir leur année scolaire compromise et ont exprimé leur mécontentement auprès des autorités présentes dans la région.

 

Partis du lycée Untani de Diapaga, les élèves ont marché jusqu’au haut-commissariat où ils ont remis leur déclaration aux autorités. Selon eux, la lutte contre le terrorisme doit également garantir l’accès à l’éducation pour tous les enfants du pays, sans exception. Ils affirment ne pas douter de la bonne foi des autorités et sont convaincus qu’elles mettront en place les mesures nécessaires pour permettre la reprise des cours.

 

La déclaration remise au haut-commissaire de la province précise que les élèves comprennent les difficultés auxquelles sont confrontés les enseignants au quotidien, mais ils estiment que ces problèmes devraient être négociés par les autorités et non l’inverse.

 

En plus de l’absence des enseignants, la province est confrontée à un blocus qui entrave tous les mouvements. De nombreux élèves qui étaient venus passer des examens et des concours pour la session 2023 ne peuvent pas retourner chez eux. Ils demandent aux autorités d’intervenir pour leur permettre de rentrer chez eux ou, mieux encore, de rejoindre leurs établissements respectifs.

 

Cette situation prévaut également dans les huit communes de la province, où toutes les activités sont fortement ralenties voire arrêtées. L’école est également touchée par cette crise.

 

Le proviseur du lycée privé Yentiali de Kantchari, domicilié à Diapaga, a témoigné de ses démarches restées sans suite. Il a été demandé aux établissements de dresser la liste des enseignants, ce qui a été fait. Les listes ont été transmises et reçues par le gouverneur, mais aucune nouvelle n’a été donnée quant à la date de départ des enseignants. Le proviseur est impatient et affirme qu’on leur demande de patienter depuis mi-septembre.

 

Un professeur de français au lycée Untani, Moumine Sourabié, fait partie des enseignants bloqués à Fada depuis le 15 septembre. Une réunion a eu lieu entre le gouverneur et les enseignants le 29 septembre afin de trouver une solution pour rejoindre leurs postes. Mais depuis lors, les autorités sont restées silencieuses. Certains enseignants ont même décidé de partir, peut-être par lassitude d’attendre.

 

L’avenir de la province de la Tapoa se joue au sein des écoles désertées. Sans éducation, il est impossible d’espérer un avenir meilleur. Il est urgent d’agir rapidement pour ne pas laisser la province sur le bord de la route du savoir et de la connaissance.

 

Van Marcel OUOBA, Gulmu.info

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