« Le gourmantchéma est une très belle langue…d’une douce lyrique et d’un dialecte particulier » Lovylia

Femme d’affaires, institutrice et artiste musicienne, KOIDIMA ALIMATOU DJENEBA LOVYLIA, connu sous le nom d’artiste de LOVYLIA, fait son bonhomme de chemin dans le showbiz burkinabè. Originaire de la commune de Pama, dans la province de la Kompienga, elle est tombée sous le charme de la langue de ses pères. Gulmu Info lui a tendu son micro pour découvrir sa vie et sa passion. Interview à lire in extenso.

Veuillez-vous présenter à nos lecteurs?

Je me nomme KOIDIMA Alimatou Djéneba Lovylia. Mon nom d’artiste est Lovylia. Institutrice de formation, je suis chanteuse auteur, compositrice et interprète. Je suis originaire de la commune de Pama dans la province de la Kompienga à environ 100 km de la ville de Fada N’Gourma.

Quel a été votre parcours avant de devenir artiste ?

Déjà au lycée, on esquissait les pas de danses. Avec le mouvement RAS, dont le siège se trouvait au Lycée Nelson Mandela son podium servait de cadre pour faire la promotion des messages de sensibilisation pour la lutte contre la propagation du virus du SIDA. Ne pouvant pas s’affirmer à cette époque, j’ai temporisé pour m’adonner aux études et devenir une enseignante.
Une fois en classe, je profitais des heures de chants pour jouer avec mes élèves. De plus en plus, la passion a pris le dessus et en 2013, j’ai décidé de mettre mon savoir et ma passion sur un support. Ce qui m’a conduit au studio. Et du studio, j’en suis resorti avec un maxi de trois titres.

Qu’est-ce qui vous à motiver à chanter en langue gourmantchéma?

Le gourmantchéma est une très belle langue. Cette langue me plait au-delà du fait qu’elle soit ma langue maternelle. Elle est d’une douce lyrique et d’un dialecte particulier. Malheureusement, avant un passé récent, elle n’était pas promue. Seuls les artistes émérites Issaka THIOMBIANO et Kouamba LANKOANDE étaient arrivés à la chanter à des occasions comme la Semaine Nationale de la Culture et dans d’autres occasions festives. Aujourd’hui, avec l’arrivée de la nouvelle génération, les artistes comme Maria BISSONGO, Judoane OUOBA, Axcel et autres s’y sont mis. Aujourd’hui, la cantatrice Marie GAYERIE en est la porte-flambeau, mais elle ne preste que pour les spectacles.
Moi j’ai envie qu’on valorise la langue gourmantché, de la faire connaitre au grand public et de valoriser notre culture, pas seulement au Burkina, mais au-delà de nos frontières car les gourmantchés sont dans cinq pays que sont le Niger, le Benin, le togo, le Ghana et le Burkina. Certains affirmeraient même qu’ils sont installés aussi au Tchad et dans bien d’autres pays.

Que faites-vous d’autres en dehors de la musique ?

Je suis dans une direction culturelle du MENA qui fait la promotion de la culture. Cette nouvelle mission nous amène à voyager et à découvrir d’autres cieux. De même j’ai des activités parallèles et parascolaires qui agrémentent ma vie de tous les jours. Je me sens entièrement dans cette fonction car elle cadre au mieux avec mes idéaux et ma passion qui est la culture. Dans cette direction, j’apprends à découvrir les autres cultures et à les aimer.

Quels sont les projets que vous avez réalisés depuis que vous êtes artiste ?

Les projets me concernant sont multiples. A mon actif, j’ai un maxi, un album, plusieurs singles et un album en préparation qui sortira très bientôt. Depuis un passé récent, j’ai embrassé le métier de la réalisation et de la production d’artistes. Mais dans le cadre de la préparation de mon prochain album que je veux comme une consolidation de mon talent, je me consacre de plus en plus à ma carrière d’artiste chanteuse. Vous m’en direz des nouvelles à la sortie du futur album.

Quelles sont les choses qui vous ont handicapées au cours de votre carrière d’artiste ?

La vie d’artiste n’est pas du tout simple. Pouvoir juguler entre ma fonction d’enseignante et ma vie d’artiste n’est pas du tout simple. De même, dans le domaine du showbiz, il est très difficile de s’intégrer. Les coups bas entre les différents acteurs du monde du showbiz freinent voire même anéantissent plusieurs d’entre nous qui avions pour passion la musique. Mais par la grâce de Dieu et avec l’aide de mes proches et de mes fans, je me suis créée une place dans ce milieu et je continue de travailler afin que mon étoile brille encore d’avantage.

Quels sont vos enjeux futurs?

Tout d’abord, je souhaite conquérir le cœur de mes fans à travers mon nouvel album qui sortira très bientôt. A travers cet album, je souhaiterai parcourir ma région, le Gulmu, pour me faire découvrir et aussi présenter ce que je fais pour la promotion de notre culture. Après ça, je veux conquérir l’étranger et faire écouter la musique de chez nous à l’étranger. C’est pourquoi j’essaie de moderniser de mieux en mieux mes tubes afin de me faire une place dans la sphère interplanétaire de la musique. Je souhaite avec la bénédiction de tous, faire le tour du monde.

Votre dernier mot

Je souhaite la paix pour tous. Je souhaite que Dieu apaise le cœur de tout un chacun afin que la paix revienne dans notre chère région et dans le Burkina Faso. J’invite chacun de nous à bannir de son cœur, la rancune, la haine, l’égoïsme et tous les vices qui causent la division et la guerre. Que Dieu bénisse le Gulmu!

Interview réalisée par Marie Regtoumda, Gulmu Info

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