La Tapoa se meurt dans un silence total
Dans la province de la Tapoa, plus rien ne va depuis environ six mois. De plus en plus, des personnes expriment sur les réseaux sociaux et dans les médias leur mécontentement face à la situation qui prévaut. En effet, plusieurs problèmes se sont accumulés, créant un climat d’insécurité et de désespoir pour de nombreux habitants de la province. Les populations guettent impatiemment l’arrivée des vols humanitaires et des cargos militaires pour rejoindre Fada ou d’autres localités plus sécurisées. Avec le dynamitage du pont de Boudieri ce jour, le désarroi est encore plus profond.
D’après des sources locales, la province de la Tapoa est actuellement confrontée à plusieurs problèmes, notamment l’insécurité grandissante liée à la présence de groupes armés terroristes, les conflits entre agriculteurs et éleveurs, la prolifération de bandits de grand chemin, et la dégradation des infrastructures routières, rendant difficile l’accès aux services de base. Toutes les grandes routes menant à la province sont coupées et la province se meurt lentement sans aucune possibilité de s’approvisionner par la route. La peur est là et bien visible dans le regard des populations. Elles attendent impatiemment le salut du messi et tous les regards sont tournés vers le président de la transition, le capitaine Ibrahim TRAORE.
L’impact de ces problèmes se ressent dans toute la province, avec des conséquences sur l’économie locale, la sécurité alimentaire, l’accès aux soins de santé et à l’éducation, ainsi que sur le déplacement forcé de nombreux habitants qui ont été contraints de quitter leur domicile. Plus d’évacuation sanitaire, plus de ravitaillement en vivre et en produits de première nécessité, plus de voyage, plus de déplacement à plus de 2 ou 3 km des grands centres urbains, aujourd’hui, c’est le constat qu’on fait sur le terrain.
Dans une situation où les autorités peine à restaurer la sécurité et à rétablir la vie quotidienne, de nombreux habitants de la province de la Tapoa exprime leur frustration et leur colère face à la détérioration de leur qualité de vie, et appele l’État à prendre rapidement des mesures pour restaurer la sécurité et améliorer les conditions de vie dans la province.
Cependant, malgré les défis et les obstacles, certains habitants de la province de la Tapoa continuent de travailler inlassablement pour reconstruire leur communauté et améliorer leur vie quotidienne. De nombreux citoyens font preuve de solidarité et de soutien mutuel au sein de leur communauté, en s’entraidant et en travaillant ensemble pour surmonter les difficultés.
Van Marcel OUOBA, Gulmu Info
Image du pont de Boudieri (à mi-chemin entre Kantchari et Diapaga).