« la CEDEAO, c’est fini» Foi de Ibrahim Traoré
Le 30 janvier 2024, lors d’une interview accordée au journaliste Alain Foka, le Président de la Transition, le Capitaine Ibrahim Traoré, a expliqué que le retrait des pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) de la CEDEAO n’était pas une décision prise à la légère, « Ce n’est pas de gaité de cœur que de tourner le dos à une organisation » déclare le président du Faso.
Le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont décidé de se retirer de la CEDEAO après « une analyse approfondie », selon le Capitaine Ibrahim Traoré, Président de la transition du Burkina Faso. Il estime que la CEDEAO, fondée en 1975, a perdu au fil du temps les valeurs de solidarité, d’entraide, de panafricanisme et de volonté d’intégration des peuples qui étaient à l’origine de sa création.
Certains estiment que ce retrait est délibéré de la part des militaires au pouvoir dans ces trois pays afin d’échapper à la pression de l’organisation pour un retour à l’ordre constitutionnel. Cependant, selon le Capitaine Traoré, « il y a beaucoup de putschistes parmi » les responsables de la CEDEAO. « Il y a des putschistes militaires au sein de la CEDEAO qui, aujourd’hui, se réclament démocrates. Des civils, il y en a. Il y a pire que des putschistes. Il y en a qui tuent, qui bâillonnent leur peuple sous le silence. La CEDEAO ferme les yeux, les oreilles. Il y a plein de putschistes au sein de la CEDEAO ».
En ce qui concerne le fonctionnement de l’organisation, le Président de la Transition déclare que les responsables de la CEDEAO ne respectent pas leurs propres textes et agissent selon leurs propres intérêts. Les sanctions infligées au Niger, par exemple, ne sont pas prévues dans les textes de l’organisation.
Le Capitaine Traoré affirme clairement qu’il n’y aura pas de retour de la part des pays de l’Alliance des États du Sahel au sein de la CEDEAO. Selon lui, leur décision est irréversible. Il considère que la CEDEAO est désormais une page tournée.
Cependant, le Président de la Transition a tenu à souligner que malgré ce retrait, les pays de l’Alliance des États du Sahel restent attachés à l’idéal panafricain. « Nous quittons, mais nous restons panafricains. Un Africain qui veut venir au Burkina Faso, il est le bienvenu chez lui » a-t-il déclaré
Van Marcel OUOBA, Gulmu Info