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Forum communal sur la cohésion sociale à Diapaga: les FDS plébiscitées, la justice décriée par les communautés

Il s’est tenu dans la salle de conférence de l’hôtel OUGAPO de Diapaga le forum communal sur la cohésion sociale à Diapaga. Organisé par le GRASH ( Groupe de Réflexion-Action sur la Sécurité Humaine), partenaire du NDI, ce forum avait pour objectifs de présenter les résultats des diagnostics communautaires sur la cohésion menés dans 4 villages de la commune de Diapaga, puis de formuler des actions pertinentes en faveur de la cohésion sociale et de la paix dans la commune de Diapaga et enfin mettre en place un comité de suivi de ces actions.

Débuté à 10h, ce forum a connu la participation de plusieurs acteurs: Autorités provinciales, autorités communales, départementales, autorités judiciaires, forces de défense et de sécurité, autorités coutumières et religieuses, services techniques déconcentrés de l’Etat (STD), organisations de la société civile, organisations de femmes, groupes d’autodéfense, Conseillers et CVD de villages de la commune de Diapaga, etc. Après la présentation des résultats de ces diagnostics réalisés à travers des focus groupes et des entretiens individualisés, le forum s’est penché sur des propositions en faveur de la cohésion sociale et de la paix dans la commune de Diapaga.

Ces diagnostics ont été conduits par les leaders jeunes qui ont été formés sur l’approche réflexion-action. Il ressort des résultats de ces diagnostics que les problèmes et faits qui nuisent à la cohésion sociale sont principalement les conflits. Au titre des conflits, les plus en vogue et dommageables sont les conflits agriculteurs-éleveurs ainsi que les conflits fonciers. A côté de ces conflits, ont les problèmes d’ordre politique, les problèmes d’accès à l’eau potable, les problèmes entre les religions, les conflits entre les jeunes, le chômage, la méfiance des uns envers les autres, les conflits de chefferie coutumière et autres.

En lien avec la justice, 67% des communautés disent n’avoir pas confiance en la justice, qu’elles trouvent pro-riches. Ce qui oblige les gens à aller en justice sont souvent les problèmes entre agriculteurs et éleveurs et autres problèmes d’une certaine gravité. Contrairement à la justice qui est décriée, la police, les FDS en général sont plébiscitées car il ressort dans l’ensemble qu’il y a une bonne collaboration entre les FDS et la population, soit 78% des échanges communautaires.

Les échanges avec les partenaires

Même si certains sont mécontents de leurs actions à hauteur de 22%. Les reproches faits aux FDS sont qu’ils ne sont pas à la hauteur pour résoudre les problèmes entre les agriculteurs et les éleveurs. En résumé, on retient que des résultats des focus groupes et des entretiens individuels réalisés dans la commune de Diapaga que les conflits fonciers et les conflits entre agriculteurs et éleveurs sont les plus récurrents et menacent la cohésion sociale. En tous cas, globalement, les populations n’ont pas confiance à la justice. En cas de problème, le premier recours est l’autorité traditionnelle, citée par 42% des focus. Ensuite vient l’autorité locale citée par 39% des populations. La justice est consultée en dernière ressort à hauteur de 19%. 
Au regard de cette situation et de la fragilité de la cohésion sociale dans la commune de Diapaga tout comme dans d’autres communes de la province, les communautés locales ainsi que les leaders communautaires ont pris conscience de leurs responsabilités.

Les populations sont sorties nombreuses

Ils ont proposé des actions et ont pris des engagements vis-à-vis de la préservation et de la promotion de la cohésion sociale. Les participants à ce forum ont également fait des propositions d’actions pertinentes en faveur de la cohésion sociale notamment la sensibilisation, la communication, la veille citoyenne, le renforcement de la confiance avec la justice et auteurs acteurs impliqués dans la résolution des conflits. C’est dans ce sens, qu’un comité communal de suivi de la mise en œuvre des actions en faveur de la cohésion sociale a été mis en place. Le Secrétaire Général de la province de la Tapoa, représentant le Haut-commissaire de la province qui a présidé les travaux du forum a souhaité une synergie d’actions des différents acteurs en faveur de la préservation et la promotion de la cohésion sociale dans la province. Une photo de famille a mis fin à ce forum qui a été d’une importance capitale et a permis de passer des messages clés de renforcement de la cohésion sociale.

Rodrigue GNOULA

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