Expression de détresse à Diapangou : la sécurité rétablie après un blocage temporaire
La commune de Diapangou, dans la région de l’Est, a connu une matinée tendue ce dimanche 1er Juin 2025 à la suite d’une marche spontanée organisée par les ressortissants de plusieurs villages récemment attaqués par des groupes armés, dont Louargou, Koaré et Hamtiouri. La manifestation, non autorisée, a été violemment dispersée par les forces de sécurité, occasionnant plusieurs interpellations.
Le 29 mai, le village de Louargou a été frappé par une attaque meurtrière faisant des personnes tombées. Le même jour, Koaré, situé à une douzaine de kilomètres de Fada N’Gourma, et Hamtiouri dans la commune de Tibga, ont également été ciblés, plongeant de nombreuses familles dans le deuil.
En réaction, dès les premières heures de ce dimanche, les ressortissants déplacés ou installés à Diapangou ont exprimé leur indignation à travers une marche. De 6 heures à 8 heures, les manifestants ont bloqué la route nationale numéro 4, allant à Fada, interrompant la circulation dans la commune pendant plusieurs heures. Ils réclamaient plus de protection pour les populations rurales et une réaction forte de l’État face à l’insécurité.
Alertées, les forces de sécurité dépêchées depuis Fada N’Gourma, notamment la Compagnie républicaine de sécurité (CRS), sont intervenues pour dégager les voies et mettre fin au rassemblement. Les forces de l’ordre ont utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser la foule et ont procédé à plusieurs arrestations. Les personnes interpellées ont été conduites à Fada N’Gourma pour audition.
Selon des témoins, la manifestation réunissait des ressortissants de tous les villages affectés par les violences, notamment des déplacés internes installés temporairement à Diapangou. Pour ces derniers, ce mouvement d’humeur représentait un appel désespéré à la reconnaissance et à la solidarité nationale.
Une source administrative justifie l’intervention par la nécessité de préserver l’ordre public dans un climat de grande émotion, tout en précisant qu’aucune autorisation formelle n’avait été sollicitée par les organisateurs.
En attendant, la tension reste palpable dans la localité, et les manifestants appellent à une écoute des autorités et à une prise en charge urgente des besoins sécuritaires et humanitaires des populations affectées.
Van Marcel OUOBA, Gulmu Info