Edito: Denoncer l’indifférence face aux incidents sécuritaires en province : L’appel à l’équité et à l’unité nationale

Il est un constat amer, une réalité troublante qui ravive les plaies déjà béantes de notre société. Lorsque la sécurité est mise en péril dans notre capitale, Ouagadougou, les médias s’enflamment, les réseaux sociaux s’emballent et la douleur des victimes résonne dans tout le pays. Mais une question persiste : sommes-nous devenus des apatrides de modération dès lors que le danger se déplace en province ?

 

Dans une époque où la technologie abolit les frontières de la communication, il est de notre devoir de dénoncer fermement cette discrimination médiatique. Les massacres, les enlèvements et les attaques terroristes qui secouent les régions périphériques de notre belle nation, sont insidieusement relégués aux oubliettes de l’actualité. Pourquoi ce deux poids, deux mesures ?

La détresse humaine n’a pas d’ethnie ni de région. La vie d’un compatriote est sacrée, peu importe la localisation géographique de l’incident. Jeter l’opprobre sur ceux qui essaient de soulever ces problématiques sécuritaires en province en les traitant d’apatrides revient à jeter de l’huile sur le feu qui consume notre unité nationale. Divisés, nous sommes faibles ; unis, nous sommes invincibles.

 

N’oublions pas que le tissu social burkinabè est tissé de diverses communautés, langues et croyances. Les valeurs qui nous unissent ne doivent pas varier en fonction de notre lieu de résidence. Chaque citoyen partage la même ambition : vivre en sécurité et en paix dans un Burkina Faso prospère.

 

En occultant les souffrances des régions, nous alimentons l’amertume, la frustration et l’injustice. Il est temps d’admettre que chaque vie perdue et chaque personne affectée dans ces contrées éloignées ont autant de valeur que celles touchées dans nos grandes villes. Les larmes versées sont les mêmes, les cœurs brisés sont les mêmes, qu’ils battent dans la capitale ou dans nos campagnes.

 

Il est impératif que nous brisions ces chaînes invisibles de préjugés pour que tout Burkinabè puisse vivre en paix et en sécurité, peu importe sa localisation géographique. Notre pays, notre fierté, ne peut pas se permettre de céder à l’indifférence. Nous devons instaurer un dialogue ouvert, une solidarité nationale inébranlable et une prise de conscience collective des enjeux sécuritaires.

 

Nous appelons donc à une conscience nationale renouvelée, à une responsabilité citoyenne égale pour tous nos concitoyens, peu importe où ils vivent. Cessons d’être aveugles et sourds face à la souffrance vécue par nos frères et sœurs en province. Soyons dignes de notre héritage et démontrons au monde que nous sommes un pays fort et solidaire.

 

Aucun apatride ne peut naître de la dénonciation des injustices en province. Au contraire, notre volonté commune d’atteindre l’équité et l’unité nationale est le meilleur antidote contre l’indifférence. Soulevons-nous, ensemble, pour que chaque peine soit entendue, chaque vie soit honorée et chaque bout de notre cher Burkina Faso soit protégé.

 

Van Marcel OUOBA,  Gulmu.info

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