ÉCOLE BURKINABÈ, CHRONIQUE D’UNE ANNÉE PERDUE

Le 27 Janvier 2018, nous avions nourri l’espoir de revoir l’école burkinabè renouer avec la quiétude d’antan qui la caractérisait. Joie de courte durée !!! Certes, tout n’était pas si rose, à cause des perturbations liées à l’affaire Norbert Zongo, Dabo Boukary, Flavien Nébié, et Justin Zongo. C’était devenu une tradition, que cela ne dérangeait pratiquement plus.

Un an après la signature du protocole d’accord, l’école burkinabè peine à renouer avec la quiétude. Elle est devenue l’ombre d’elle-même…

Aujourd’hui, le moral est devenu un lointain souvenir, pour le élèves en classe d’examen, jadis partagés entre le spectre de l’année blanche et celui d’une année escamotée. La démotivation a gagné du terrain, semant désolation et consternation. Enseignants, élèves, tout le monde est épuisé. La raison est bien simple; cette situation de crise a trop duré et finit par avoir tout le monde à l’usure.

Une chose est sûre: le Gouvernement et les syndicats ont négocié de façon informelle, sans vision, sans contenu clair et ils ont quitté la table de négociation sans outils de planification, sans calendrier précis de mise en œuvre des engagements, surtout ceux relatifs à l’argent.

Prenons un exemple, celui de l’apurement du passif, il a fallu attendre un an après la signature du protocole pour savoir que ça nous prendrait autour de 12 milliards. Ce qui veut dire que l’incidence financière même n’avait pas été calculée. Celle que nous avons là a été calculée par qui ? Dieu seul sait. Est-ce global ? Quel calendrier de mise en œuvre pour s’assurer que tous les fonctionnaires seront satisfaits ? Car tout port à croire que c’est la satisfaction pécuniaire qui va décider de la tournure finale des évènements. Wait and see. J’ai espoir que le 16 Mai, tout sera derrière nous…

Cette victoire, si elle se confirme en fin de mois, aura un arrière gout très amer, que les subsides arrachées ne pourront guère masquer. Le mal est profond.

Si nous voulons d’une révolution, il faut commencer par vider de la salle, syndicalistes et Gouvernement et rédiger un programme inactuel, qui transcende nos appétits corporatistes et nos équilibrismes électoralistes… Un comité d’experts réuni en trois mois, nous aurait épargné cette pièce théâtrale de mauvais gout. Au moins, ce tâtonnement permet de comprendre et cerner l’origine de la médiocrité actuelle du système et de la baisse du niveau général… 🙂

Kouama Miguel

  • Professeur Certifié de Philosophie
  • Ecrivain et Formateur en Art Oratoire

Contact : 70245278

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