Commémoration du 3 janvier 1966 à Fada

Ils sont sortis nombreux à la faveur de la journée fériée, mais le gouverneur n’était pas au rendez-vous. Aucune autorité pour recevoir le message des travailleurs. Ils ont même été boudé par les forces de défense et de sécurité, aucun élément n’ayant été déployé pour cette manifestation. Un non événement pour l’administration ?

Ce 3 janvier 2020, à Fada, près de 500 travailleurs se réclamant du public, du privé et du para-public et, répondant à l’appel de l’Unité d’Action Syndicale (UAS) avaient pris rendez-vous avec le gouverneur pour manifester d’une part leur désapprobation de la gestion socioéconomique et politique du pays par le pouvoir MPP et alliés et d’autre part leur détermination à se battre pour de meilleures conditions d’existence. Après une marche partie de la place de Martyrs, ils se sont retrouvés devant le portail clos du gouvernorat de l’Est. Aucune autorité pour recevoir leur message. Ce contat fait, ils ont replié place des martyrs pour un meeting.

La commémoration du 3 janvier 1966 avait cette année pour les travailleurs, un parfum particulier. Ce 54e anniversaire du premier soulèvement populaire du temps de la Haute Volta, coincidant avec “un contexte national marqué par une aggravation de la situation sécuritaire, une multiplication des atteintes aux libertés démocratiques et syndicales et une remise en cause du pouvoir d’achat des travailleurs”.

Comme le soutiennent les travailleurs dans leur message qu’ils destinaient au gouvernement via le gouverneur, “pendant que le Président et le Premier Ministre lancent des appels à une trêve sociale et à un effort de guerre au Mouvement Syndical, l’on note que ces demandes sont faites pendant que des atteintes graves sont portées contre les libertés et que les masses laborieuses sont soumises à une pression fiscale accrue des taxes et impôts injustes à travers diverses mesures qui se succèdent les unes aux autres comme par exemple:

  1.  L’application de l’IUTS sur les primes et indemnités des travailleurs du public, toute chose qui va entrainer une baisse mensuelle très importante de nos salaires comme suit :
  2. Pour les fonctionnaires de catégories P, U, A et B, la baisse mensuelle de salaires va varier entre 6000 francs et plus de 175000 francs ;
  3. Pour les petites catégories C, D, E, la baisse de salaires  sera comprise entre 1000 francs et 5700 francs par mois ;
  4. Pour certains corps bénéficiant d’indemnités spécifiques, la baisse mensuelle du salaire sera beaucoup plus importante, il s’agit des professeurs d’université de catégorie P, les magistrats, les agents des finances, de la santé, des corps militaires et paramilitaires comme les policiers, les douaniers etc. ;
  5. L’Assurance Maladie Universelle devant entrainer des ponctions sur les salaires des travailleurs des différents secteurs d’activités conduisant là aussi à une baisse mensuelle de salaire de 4 à 6% semble-t-il.
  6. La taxe sur les véhicules à moteur (TVM) ancienne taxe de développement communal (TDC) supprimée en 2011 après des vigoureuses luttes et dont l’imposition a été reconduite en 2019 sous cette nouvelle appellation alors qu’elle est déjà intégrée dans la taxe sur les produits pétroliers (TPP).
  7. Les renouvellements des plaques d’immatriculation, des cartes grises, des permis de conduire.
  8. Les taxes sur les terrains bâtis et non bâtis, etc. »

Après près d’une heure de meeting, durant lesquels ils ont fustigé « le manque de responsabilité et la fuite du gouverneur », les travailleurs se sont séparés non sans avoir voué aux gémonies les mesures visant les conditions de vie du travailleur burkinabé.

La rédaction

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