Attaque de Namoungou : Des rescapés se prononcent

Après l’attaque meurtrière de la journée du 07 Août 2020, les activités ont repris petit à petit dans la ville de Fada. Notre rédaction est allée à la rencontre de quelques rescapés du drame pour recueillir les témoignages.

A. D était sur les lieux au moment de l’attaque. Selon lui, « Une dizaine d’hommes sont venus à moto avec des armes. J’étais entrain d’acheter de la volaille comme d’habitude. Ils nous ont dépassés et se sont dirigés vers les acheteurs de moutons et de bœufs. Tout se passait bien lorsque d’un coup, nous avons entendu les crépitements des fusils. Chacun a fui se cacher. Et peu de temps après, les fusils de sont tus et à leurs places les cris perçaient le ciel. Sans chercher à confirmer ou à connaître quoi que ce soit, nous avons tous fui pour rentrer dans la bourse. A notre retour, il y’avait des corps et beaucoup de blessés. Pris de peur et de panique, j’ai vite fait de rejoindre Fada. »

Un autre M. T qui était sur les lieux aussi corrobore en ces termes. « Tout le monde les a vu venir mais personne ne s’est inquiété. Nous pensons que ce sont des volontaires pour la patrie ou des kolghweogo. En plus, dans cette zone, les populations sont habituées de les voir. Nous avons tous pensés qu’ils étaient venus acheter ou faire un enlèvement. Mais malheureusement, ils ont tiré dans la foule et sont répartis comme ils sont venus. Rien ni personne n’a pu s’opposer à ce massacre. »

Une autre A. L personne nous confie lui sa version, « moi je ne sais pas comment vous décrire , puisque on était entrain de payer nos poulets ,ils sont venu avec 7 motos je crois et si je ne me trompes pas. Ils n’ont rien dit, ils se sont dirigés vers le marché a bétail de Namoungou. Arrivés, ils ont commencé a tirer sur les gens. Après ça ils ont pris la route de Tanwalbougou et ils ont tiré sur 3 personnes. Deux sont mortes sur le champ , un respirait et appelait au secours puisqu’il avait une de ses jambes gravement blessée. Je ne peux pas tout dire, car c’était horrible , moi dans tous les cas, je n’y mettrai plus jamais les pieds ».

A la question de avoir le phénomène du terrorisme perdure dans la région, A. L répond « Monsieur, il ya des gens ici qu’on doit chasser, surtout les chefs. Sérieusement, quand on voit les terroristes et qu’on leurs dit, c’est très rare qu’ils viennent. Et le pire, c’est que dans les jours qui suivent, les terroristes reviennent tuer celui qui a donné l’information. »

Pour M.T, « la solution a ce phénomène est le recrutement des volontaires dans tous les villages. Les forces de sécurité et de défense n’ont plus rien à prouver. Ils ont atteint leurs limites. C’est comme l’ère des coupeurs de routes, il a fallu les forces d’autodéfense pour résoudre le problème. »

Pour A.D, « tous les fils de la région doivent rentrer pour qu’ensemble on se battent. C’est eux qui ont les moyens et les relations, ils ne doivent pas rester à Ouagadougou ou dans les autres villes pour parler. Ils doivent venir sur le terrain avec nous et on va vaincre ce mal. »

Propos recueillis par A. Zerbo, Gulmu Info

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