Une semaine potentiellement noire au Faso dans une indifférence généralisée inquiétante.

Ceci est une analyse d’un de nos lecteurs sur la situation nationale de la semaine à venir. Une semaine qu’il qualifie de noir, compte tenue de l’annonce de la gréve dans le milieu sanitaire qui risque d’affecter considérablement la vie de la nation si une solution n’est vite trouvée.

Tellement le Burkinabè vit au jour le jour et au gré des buzz inutiles, nous sommes en passe de vivre une semaine terrible, sans précédent. Pendant que le gouvernement conscient joue sur le temps, l’émotionnel et les stratagèmes classiques, l’opinion nationale, la population se complaisent dans l’indifférence presque totale. Pour une première de notre histoire TOUS les syndicats de notre système national de santé annoncent une grève de 72h à 96h suivie d’un boycott des activités de permanence et de garde et des activités de routine. En français claire, du mardi 21 mai 2019 à 7h au samedi 25 mai 2019 à 7h, tous les CSPS, les CM, les CMA, les Hôpitaux de districts, les CHR, Les CHUR, les CHU, l’OST, le laboratoire national de santé publique, les centres de transfusion, les centres de dialyses, ….. de tout le Burkina Faso seront en grève TOTALE.

Cette grève, suivie d’un « boycott des activités de permanence et de garde » signifie que la grève part en réalité jusqu’au lundi 27 mai puisque les week end, les structures de santé fonctionnent sur le mode des activités de permanence et de garde. Pire ce boycott va du samedi 25 mai au lundi 03 juin (10 jours). 

20 millions de Burkinabè seront privés de TOUT soin de santé UNE SEMAINE durant (grève totale) et 10 jours lors des permanences et des gardes et aucun député n’a pu interroger le chef du gouvernent hier lors de son discours sur les actions prises pour éviter cette situation dramatique. Aucun leader politique, aucun média n’interroge le gouvernement, les syndicats, l’opinion sur cette bombe en téléchargement. C’est devant les cas dramatiques que les uns et les autres, en sapeur-pompier et médecin après la mort, viendront encore pour initier des négociations à la sauvette et appels incongrus au patriotisme. Un peu comme pour le terrorisme, nos députés qui ont des assurances santé qui leur ouvrent les portes des cliniques privées, pensent sûrement qu’ils ne seront pas atteints. Il y a combien de cliniques privées au Burkina Faso ? Si cette grève venait à avoir lieu, même si on multipliait par 100 le nombre de structures de santé privés on ne pourra pas résorber les malades qui n’auront pas bénéficié de soins en public. 

On le sait, le gouvernement, tôt ou tard devrait se résoudre à trouver une solution aux problèmes posés par les syndicats. Alors, pourquoi ne pas y donner suite tout de suite et ne pas attendre comme lors des autres mouvements sociaux, pour sortir signer un accord secret ou publique à l’arrachée ? Dans ce cas-ci, le prix à payer seront des « morts innocentes » Les syndicats sont plus que déterminés, le secteur de la santé est gonflé à bloc devant un mépris insultant des autorités et une patience poussée à bout. S’il y a donc une certitude qui ne souffre d’équivoque quelconque, sans véritables actions concrètes et diligentes, la grève aura lieu.

Il ne s’agit pas d’un simple arrêt d’activités, d’une séquestration ou expulsion de DG ou de ministre, d’un arrêt de la transmission du savoir, d’un arrêt des activités de sécurité, d’un blocage des finances du pays ou du système judiciaire. NON ce qui se présage est pire que tout ce qu’on a déjà vu comme mouvement de grève dans ce pays y compris les mutineries. Même en temps de pleine activité dans nos hôpitaux, on y enregistre plus de décès dans les centres de santé que dans les attentats et les accidents de circulation. Imaginons tous les hôpitaux du pays sans aucune activité une semaine durant.

Nous sommes tous de potentielles victimes y compris ceux qui croient à tort qu’ils peuvent aller en clinique. Si tu arrives en urgence dans une clinique remplie, on ne peut chasser un malade pour te prendre peu importe ton argent et ta puissance dans ce pays. Le gouvernement est responsable de cette situation et il en a la solution, qu’il épargne la population Burkinabè d’une nième souffrance inutile. Malgré les attaques des « boxeurs » en dessous de la ceinture, les appels à négociation et médiation de tout genre, ces syndicats iront en grève si le gouvernement ne réagit pas vite et bien. 

Gouverner c’est prévenir, prévenir c’est guérir. A bon entendeur…..

Amis YAMEOGO

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