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Tikansundi : Sampieri veut faire vivre la tradition, malgré l’insécurité

À l’occasion de la fête nationale de la tradition, les ressortissants du village de Sampieri dans la commune de Kantchari vivant à Fada, ont offert un spectacle de danses et des percussions ce 15 mai 2025. Parmi les figures engagées dans cette célébration culturelle figurait OUOBA Kpana, enseignant et membre actif de l’association Torma de Sampieri, qui a bien voulu partager les motivations de son groupe.

Une initiative pour la mémoire et la transmission

« Aujourd’hui, c’est l’événement du 15 mai, la fête de la tradition. On a jugé bon de fêter cela avec nos frères, nos parents déplacés internes, nos élèves, nos enfants et notre troupe », a déclaré M. OUOBA, soulignant l’importance de cette journée pour rassembler et transmettre les valeurs culturelles dans un contexte difficile.

Kpana OUOBA, Président de la troupe Tinkansoundi de Sapieri
Kpana OUOBA, Président de la troupe Tinkansoundi de Sapieri

L’association Torma, qu’il représente, était au départ engagée dans des activités d’alphabétisation et d’agriculture, mais elle a fini par se recentrer autour de la culture, qui est aujourd’hui son principal domaine d’action.

Une troupe entre mémoire, espoir et engagement

La troupe actuelle est issue de la troupe de danse, fondée dans les années 1990. Plusieurs membres sont des enseignants, anciens batteurs et danseurs ayant participé à la Semaine nationale de la culture (SNC) en 2000 et 2004.

« Avec la crise sécuritaire, beaucoup de nos parents sont déplacés ici. On s’est dit qu’il ne fallait pas abandonner. Nous avons donc créé une nouvelle troupe : Tikansundi, qui signifie ‘nous n’allons pas abandonner, nous n’allons pas oublier’ », explique-t-il, avec une émotion palpable.

Une première édition sous le signe de la résilience

Cette célébration est la première édition organisée par l’association dans ce contexte, après avoir commencé les formations en septembre dernier. La troupe est aujourd’hui constituée de jeunes danseurs et de batteurs plus âgés, pour la plupart des étudiants.

Ce décalage générationnel complique la participation à des compétitions « Les batteurs sont grands, les danseurs sont jeunes. On ne peut pas vraiment se positionner dans une poule jeune ou adulte. On n’est pas encore prêts à compétir. » a-t-il confié.

Un appel à l’accompagnement des autorités

M OUOBA lance un appel aux autorités culturelles pour un meilleur accompagnement, notamment en ce qui concerne les costumes traditionnels : « Aujourd’hui, notre tenue n’est même pas du Gulmu. On a pris une tenue générique, mais on souhaite porter le tientien mongou ou tientien mwangou, propre à notre culture. »

Il insiste aussi sur la nécessité de soutenir les efforts locaux d’encadrement culturel des jeunes, notamment à travers les écoles.

Une dynamique à pérenniser

Malgré les défis, la troupe Tikansundi se veut un espace de résilience, de transmission culturelle et d’éducation populaire, dans un contexte où les repères sociaux et communautaires sont fragilisés.

Avec des projets d’expansion et de recrutement de jeunes issus du primaire, l’association Torma veut assurer la relève culturelle, tout en maintenant vivante la mémoire collective et les traditions du Gulmu.

À Fada, malgré leurs situations de déplacés internes, la tradition résiste, danse et bat le rythme de l’espoir.

Issa THIOMBIANO, Gulmu Info

2 réflexions sur “Tikansundi : Sampieri veut faire vivre la tradition, malgré l’insécurité

  • Ouoba Anhadi

    Félicitations et courage pour la suite des activités de l’association

    Répondre

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