Tapoa : à Diapaga, le directeur régional de l’Action humanitaire à l’écoute des déplacés internes
Dans un contexte sécuritaire toujours tendu à l’Est du Burkina Faso, le directeur régional de l’Action humanitaire, Lassane Ouédraogo, a conduit du 8 au 17 septembre une mission de terrain à Diapaga, chef-lieu de la Tapoa. Objectif : suivre la mise en œuvre des activités humanitaires, mieux coordonner les interventions et recueillir les doléances des communautés affectées par la crise.
Entre proximité et écoute des populations
Pendant dix jours, l’équipe régionale a rencontré tour à tour autorités administratives, coutumières, religieuses, associations locales, ONG et surtout personnes déplacées internes (PDI), dont la Tapoa compte plusieurs milliers. La délégation a visité différents sites abritant ces populations vulnérables.
Au cœur des échanges : sécurité alimentaire, relèvement économique, scolarisation des enfants déplacés et gestion des stocks du CONASUR. « Cette tournée me permet d’être en contact avec les réalités vécues par les communautés », a expliqué Lassane Ouédraogo, insistant sur la nécessité d’un engagement communautaire.
« Les communautés qui font face à une crise ont besoin de vraies informations et doivent être écoutées. Si elles ne participent pas aux décisions, cela peut créer des tensions et fragiliser l’action humanitaire », a-t-il rappelé.
Un besoin d’autonomie exprimé
Contrairement à certaines perceptions, les populations rencontrées ne souhaitent pas s’installer dans l’assistanat. « Nous avons trouvé des hommes et des femmes qui veulent des terres, des intrants, du matériel pour produire », a confié M. Ouédraogo, estimant que cette volonté s’inscrit dans la vision portée par le capitaine Ibrahim Traoré, président du Faso, axée sur la résilience et l’autonomie des communautés.
Des actions concrètes et symboliques
Au-delà des consultations, la mission a marqué son passage par des gestes concrets : inauguration d’un forage offert à la Direction provinciale de l’Action humanitaire par l’ONG La Brique, visite de réalisations locales et partage d’un repas communautaire avec 200 enfants déplacés.
Cette proximité a été fortement saluée par les habitants. Plusieurs responsables communautaires y ont vu un signal d’encouragement et d’espoir, appelant d’autres responsables régionaux à suivre cet exemple de terrain.
Une mission perçue comme un souffle d’espoir
À Diapaga, cette visite est perçue comme bien plus qu’une simple supervision administrative : un acte de présence qui redonne confiance à des communautés souvent livrées à elles-mêmes. « La venue du directeur a été un baume au cœur », résume un notable local.
Dans une région où l’urgence humanitaire se conjugue avec l’insécurité, l’initiative témoigne d’une volonté d’allier proximité, dialogue et action, afin que l’aide humanitaire soit mieux adaptée aux besoins réels des populations.
Van Marcel OUOBA, Gulmu Info
