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Région de l’Est : plus de 2 155 bacheliers engagés dans la première immersion patriotique obligatoire

À l’ENEP de Fada N’Gourma, le drapeau a flotté haut ce 13 août 2025. Devant les autorités régionales et gouvernementales, 2 155 jeunes bacheliers ont entamé un mois de formation civique et militaire, première édition d’une immersion patriotique rendue obligatoire par décret.

Un décret pour forger une jeunesse consciente

Adopté le 2 mai 2025, le texte gouvernemental instaure pour tous les lauréats du baccalauréat une immersion de 30 jours, visant à renforcer les valeurs civiques, patriotiques et les réflexes d’autodéfense. Le programme combine activités sportives, exercices pratiques et cours théoriques articulés autour de six modules :

1. Histoire politique du Burkina Faso

2. Engagement citoyen et civique

3. Responsabilité sociale

4. Sociologie du Burkina Faso

5. Cohésion sociale

6. Relations intercommunautaires

Pour Ram Joseph Kafando, gouverneur de la région de l’Est, « il ne s’agit pas seulement d’enseigner des notions, mais de semer dans chaque participant le sens du devoir envers la nation ».

Une cérémonie placée sous le signe du symbole

Le lancement a été marqué par une montée solennelle des couleurs et la diffusion du message du chef de l’État, Capitaine Ibrahim Traoré. Dans son intervention, il a exhorté les jeunes à assimiler les valeurs transmises et à les vivre au quotidien. « Être patriote, c’est refléter dans vos actes, vos paroles et vos choix l’amour du pays. Ce que vous apprenez ici doit se voir partout où vous passerez », a-t-il insisté.

Le gouverneur galement salué la réussite des bacheliers et les a appelés à « travailler pour construire le Burkina Faso, pas pour se dresser contre lui », rappelant l’objectif d’« un État debout, juste et équitable, peuplé de citoyens intègres ».

Répondre à un contexte sécuritaire tendu

Dans une région où la crise sécuritaire pèse sur la vie quotidienne, les modules sur la cohésion sociale et les relations intercommunautaires résonnent fortement. Pour Aïcha, 19 ans, participante venue de Kantchari, « cette formation est une chance de mieux comprendre notre pays et d’apprendre comment agir pour le protéger ».

Le gouverneur a par ailleurs insisté sur la nécessité de bannir certains comportements nuisibles, citant les feux volontaires comme exemple d’acte à proscrire.

Une génération à construire

Au-delà des exercices physiques et des cours magistraux, l’immersion patriotique se veut un levier de transformation sociale. Reste à savoir comment, à l’issue des 30 jours, ces jeunes mettront en pratique les valeurs reçues.

Si l’expérience se révèle concluante, elle pourrait marquer le début d’une tradition nationale, et tracer le chemin vers une génération plus consciente, plus unie et résolument engagée dans la construction du Burkina Faso.

Issa THIOMBIANO, Gulmu.info

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