Ce samedi 26 juillet, au restaurant Riz Songo, l’ambiance était à la fois solennelle et pleine d’émotions. Réunis comme au premier jour d’école, les anciens élèves de la promotion 1986-1992 de l’école Bansoundi de Fada N’Gourma ont tenu à dire merci. Un mot simple, mais chargé de sens, adressé à deux femmes qui ont marqué leur enfance : Madame PARE née KANTIONO Eli Élise et Madame KERE née THIOMBIANO Marie Thérèse.
Du tableau noir à la lumière de la reconnaissance
Ces enseignantes, devenues figures tutélaires dans la mémoire de leurs anciens élèves, ont vu défiler des générations. Mais ce jour-là, elles étaient les invitées d’honneur d’un rendez-vous unique : une rencontre de gratitude, portée par leurs anciens écoliers devenus aujourd’hui enseignants, fonctionnaires, militaires, hommes d’affaires, et cadres dans divers secteurs. Tous, animés par le même désir de rendre hommage à celles qui ont semé le savoir dans les premières années de leur vie.
« Sans vous, nous ne serions pas devenus ce que nous sommes aujourd’hui », déclare ému Bapouguini Ousséini Kouadima, l’un des initiateurs de cette cérémonie. Dans son allocution, il rappelle que le savoir ne s’achète pas, ne se vend pas, mais se transmet, et mérite, en retour, la reconnaissance la plus sincère.
Quand l’émotion rattrape le devoir
Madame KERE, les larmes contenues, a pris la parole en toute humilité :
« Je suis plus que fière de voir que j’ai été utile à ma Nation en contribuant à la formation des cadres que vous êtes. Je vous dis sincèrement merci et prie que Dieu vous accorde une belle carrière et que ma retraite soit paisible. »
Madame KERE née THIOMBIANO Marie Thérèse
Quant à Madame PARE, le sourire accroché au visage, elle a livré une ultime leçon à ses anciens élèves :
« La joie que j’ai actuellement, vous ne pouvez pas la ressentir. Je vous exhorte à aimer votre travail, quelles que soient les difficultés. Enseigner n’est pas un métier, c’est une passion. »
Madame PARE née KANTIONO Eli Élise
Un hommage vivant et vibrant
Au cours de cette cérémonie, les artistes se sont joints à la fête. Kouadima Omar, dit Oméga la Star, a ému l’assistance avec une chanson dédiée aux Forces de Défense et de Sécurité, dans un contexte où le patriotisme est plus que jamais essentiel.
Jean Moussa Traoré, représentant de la promotion, a souligné que cette cérémonie de reconnaissance s’inscrit dans la dynamique nationale de valorisation du corps enseignant :
« Depuis l’instauration d’une semaine de reconnaissance à l’enseignant par le gouvernement, nous avons jugé nécessaire d’accomplir ce geste envers nos maîtresses. Au-delà du tableau, elles ont été des mères, des repères. »
Le point d’orgue de la cérémonie ? L’hymne national, le Ditanyè, entonné à l’unisson. Un chant de mémoire, d’identité et d’unité, qui scelle un pacte silencieux entre deux générations liées par un même destin éducatif.
Un devoir citoyen, une mémoire vive
Ce moment de reconnaissance dépasse le cadre personnel. Il illustre une conscience collective : celle de ne pas oublier ceux et celles qui, à l’aube de la vie, ont tenu la main de toute une génération. À travers ce geste, les anciens élèves de l’école Bansoundi offrent une leçon d’humanité, rappelant que chaque enseignant, par son dévouement, façonne le socle d’une nation debout.
Car à l’heure des mutations sociales, rendre hommage à un enseignant, c’est saluer la racine de toute élévation.
C’était en effet que des émotions et de souvenir d’enfance. Merci pour cet article