Mise à mort du CHR de Fada: Les populations se mobilisent

Depuis nombre d’années, le Centre Hospitalier Régional (CHR) de Fada ressemble à un mouroir. Entre manque de lits, problèmes de groupes électrogènes, manque de personnels, grève de personnels, problème de voiries, le CHR de Fada se meurt. Pour une simple césarienne, il faut évacuer la patiente.

Début les années 2000, la question de santé dans la région de l’Est est préoccupante. Après plus d’une décennie d’attente, les populations attendent toujours que les différents gouvernements qui se sont succédés tiennent leurs promesses. Le rêve de la population est que l’hôpital soit de moins en moins un service où on vient confier un patient pour justifier sa mort. Le constat est que le CHR de Fada ressemble plus à un mouroir plus tôt qu’à un centre de soins.

Ces dernières années, tous les maux ont apparu dans cette institution. En réalité, un patient qui entre au CHR de Fada, ne peut recevoir que les premiers soins. Pour la suite des soins, il doit être référé dans un autre centre privé de santé, ou à Ouagadougou. Il est donc clair que la priorité du CHR de Fada, n’est pas la qualité des soins administrés aux patients, mais bel et bien la survie même de l’institution.

Depuis le début de cette année, l’unique hôpital public de la région de l’Est rencontre les problèmes suivants:

  • Vétusté des infrastructures (Les installations de plomberie et d’électricité sont tout le temps en panne)
  • Vétusté des équipements et des matériaux sanitaires
  • Affectations de personnels qualifiés vers d’autres hôpitaux (Pour l’année 2019, trois docteurs spécialistes ont été affectés vers d’autres hôpitaux malgré l’interdiction du ministère de la santé, sans remplaçant)
  • Insuffisance de lits (Dormir sur un lit au CHR de Fada est un luxe)
  • Dotation de matériels et de réactifs de mauvaise qualité au laboratoire (Le laboratoire du CHR de Fada dispose d’une grande quantité de réactifs et de matériels, mais inexploitables pour des raisons de qualités, ou de technicité)
  • Manque d’ambulance
  • Vétusté du groupe de relais qui est permanemment en panne (9 mois sur 12 pendant les deux dernières années)
  • Difficulté d’accès (La route reliant les voies principales au CHR sont toutes dégradées)

A côté de cela, les pouvoirs publics encouragent la médiocrité dans les soins. Les militants des différents syndicats sont traqués à longueur de journée et les souffrances des populations augment. La vocation première de l’hôpital public qui est de soigner toutes les personnes, quel que soit leur revenu, leur situation administrative et leur pathologie est en train de se perdre à fada. Pendant que plusieurs milliards sont gaspillés dans les paiements de colloques, ateliers et séminaires dans de grands hôtels, au nom de la santé, l’hôpital de Fada a besoin de quelques millions pour réhabiliter ce sanctuaire. Le plus frustrant est que les participants à ces rencontres ne sont pas pour la plus part du temps du domaine de la santé.

Tout laisse croire que les dirigeants orchestrent la mise à mort du CHR de Fada. La colère gronde dans les services hospitaliers de Fada et pas seulement à l’hôpital, les populations crient leurs ras-le-bol. Les rencontres avec les responsables de la santé se multiplient. Des programmes d’actions se préparent en collaborations avec les organisations de la société civile.

Une lutte a commencé à Fada pour des meilleurs soins de santé au CHR de Fada. Espérons que ce ne soit qu’un début car l’enjeu est très grave et la colère légitime.

La rédaction

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