Licenciement massif à la SOCOMA : une claque sociale pour la jeunesse du Gourma
La nouvelle est tombée comme un couperet dans la région de l’Est. Dans une note datée du 7 juillet 2025, le Directeur général de la Société cotonnière du Gourma (SOCOMA), Ali Compaoré, a officiellement annoncé le licenciement pour motif économique de l’ensemble du personnel permanent et saisonnier de la société.
Une décision brutale qui touche de plein fouet des centaines de travailleurs, en majorité originaires de la région du Gourma, et qui fait planer une ombre lourde sur le tissu socio-économique local déjà fragilisé par l’insécurité et le manque d’opportunités.
Pour beaucoup de familles, la SOCOMA représentait l’un des rares piliers d’emploi stable dans la région. Sa fermeture temporaire, même qualifiée d’« économique », plonge des dizaines de jeunes pères et mères dans l’incertitude, alors même que le chômage et la précarité battent des records dans l’Est du pays.
Dans sa note, la Direction générale a exprimé ses regrets face à cette situation, remerciant les employés pour leur engagement de longue date, et affirmant sa disponibilité à les accompagner durant cette période difficile. Elle formule également des prières pour un retour rapide à la normale et la reprise des activités cotonnières, aujourd’hui suspendues.
Mais au-delà des formules de circonstances, ce licenciement massif pose une question de fond : comment maintenir la jeunesse du Gourma dans le tissu économique local sans politique d’emplois structurants ? Pour nombre d’observateurs, la situation à la SOCOMA illustre les failles d’un modèle agricole en crise, où les aléas du marché, les conditions climatiques et l’instabilité sécuritaire se conjuguent pour affaiblir des régions déjà marginalisées.
En attendant un éventuel sursaut, c’est toute une génération de travailleurs du coton qui se retrouve sans repères, à un moment où le pays a plus que jamais besoin de cohésion, d’emplois et de stabilité.
Van Marcel OUOBA, Gulmu Info