L’Est se retrousse les manches : des entrepreneurs au front d’une économie de résilience
Ce n’est plus un vœu pieux mais une mobilisation concrète. Ce jeudi 31 Juillet 2025, dans les locaux de la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso à Ouagadougou, les entrepreneurs de la région de l’Est ont fait entendre leur voix. Réunis autour du Conseil régional du patronat burkinabè de l’Est (CRPB/Est), ils ont engagé une vaste réflexion collective sur l’avenir économique de leur territoire, secoué depuis des années par l’insécurité et la précarité croissante.
L’objectif de cette rencontre, qualifiée de « cruciale » par ses initiateurs, allait au-delà du simple diagnostic. Il s’agissait d’un appel à l’action, à l’unité, à la résilience et à l’engagement citoyen du secteur privé. Une initiative portée avec ferveur par Larba Lankoandé, président du CRPB/Est, pour qui « Le secteur privé est la clé essentielle pour la résilience et le développement de notre région. ». Derrière lui, une salle comble : chefs d’entreprise, représentants d’associations professionnelles, acteurs de la diaspora et jeunes entrepreneurs. Une diversité d’acteurs décidés à faire bloc face aux défis socioéconomiques, et à repenser les conditions d’un développement local, ancré et solidaire.
Un patronat au service de la région
La rencontre a permis de présenter les missions, attributions et conditions d’adhésion au Conseil national du patronat burkinabè (CNPB), dans un souci d’inclusion économique. Car au-delà des grands discours, il s’agissait aussi de jeter les bases d’une économie décentralisée, au plus près des réalités locales.
« Cette dynamique régionale est essentielle pour bâtir un patronat plus proche des réalités locales et plus efficaces dans la défense des intérêts communs », a plaidé Nadège Zongo, représentante du président du CNPB, Idrissa Nassa.
Et les potentialités ne manquent pas : richesses naturelles, cultures ancestrales, jeunesse dynamique… mais aussi volonté collective de bâtir une économie endogène, moderne et inclusive.
Un geste concret, un symbole fort
Le message n’est pas resté théorique. Les entrepreneurs de la région de l’Est ont fait don de 40 tonnes de ciment à l’Initiative présidentielle Faso Mêbo, répondant à l’appel du capitaine Ibrahim Traoré. Une contribution forte, hautement symbolique, pour la reconstruction nationale, notamment en faveur des déplacés internes.
« Nous voulons être présents sur le terrain pour soutenir le gouvernement dans la relance économique du pays », a déclaré le Dr Franck Nassouri, parrain de la rencontre.
Un geste salué par Madame Adja Sandwidi/Compaoré Adissa, marraine de l’événement, qui a souligné l’accessibilité du patronat régional, quels que soient le lieu de résidence, et l’importance d’ouvrir les portes aux entrepreneurs éloignés des centres de décision.
Parole aux territoires oubliés
Alors que de nombreuses régions vivent encore sous blocus ou en situation d’isolement économique, l’Est veut devenir un laboratoire de la reconstruction par le bas, où la voix des entrepreneurs compte, où les solutions partent du terrain, et où la solidarité l’emporte sur le repli.
Dans les échanges, un mot revient souvent : confiance. Confiance dans les ressources locales, dans la capacité d’adaptation des entrepreneurs, et dans l’avenir d’un Burkina plus équitable.
Une économie de guerre… pour la paix
Le CRPB/Est trace ici une ligne claire : pas de relance économique sans implication du secteur privé régional. Et pas de développement durable sans inclusion des territoires périphériques.
Les défis sont immenses. Mais ce jeudi, à Ouagadougou, une certitude est née : le secteur privé de l’Est refuse de subir. Il prend la parole, propose des solutions, pose des actes. Et se prépare à bâtir.
Ce n’est pas un cri d’alarme. C’est un appel à la construction.
Amiratou ILBOUDO, Gulmu Info