Les ressortissants de la Sirba se mobilisent pour poser les fondations de leur nouvelle région
Réunis au pavillon Créativité du SIAO, les fils et filles de la région de la Sirba ont lancé, samedi 12 juillet, un appel à l’unité et à la mobilisation autour de leur nouvelle entité administrative.
C’est une salle comble qui a accueilli, samedi, les natifs de la région de la Sirba, récemment érigée en circonscription administrative lors du conseil des ministres du 2 juillet 2025. Dans un climat empreint de convivialité mais aussi d’enjeux politiques et identitaires, les participants ont répondu à l’invitation de Sogli Mohamed, initiateur de la rencontre, pour poser les premières pierres d’un projet collectif.
L’objectif de la rencontre est clair : amorcer une dynamique de réflexion concertée sur l’avenir de la Sirba, territoire jusque-là intégré à la grande région de l’Est, et dont l’autonomie administrative récente suscite espoirs et interrogations. L’unité entre les forces vives, la jeunesse et les leaders coutumiers ou intellectuels est apparue comme un impératif partagé.
Dans une déclaration empreinte de gravité, M. Sogli a appelé à la mise en place d’un comité de rédaction d’un mémorandum et à l’organisation prochaine d’un forum régional afin de jeter les bases d’un développement structuré.
« La Sirba ne se construira que par la synergie de ses énergies. L’heure n’est pas aux divisions », a-t-il déclaré, en rendant hommage aux Forces de défense et de sécurité (FDS), acteurs centraux de la résilience du pays.
Le redécoupage, une “multiplication administrative” au service du développement ?
Parmi les intervenants, Dr Salifou Idani, historien, a tenu à remettre en perspective la démarche gouvernementale. Selon lui, la création de la Sirba n’est pas une rupture avec le Gulmu mais bien une opération de proximité administrative, destinée à renforcer la gouvernance territoriale.
« Ce n’est pas une division, mais une multiplication utile », a-t-il résumé, s’adressant à une salle attentive.
Les prises de parole des représentants des régions voisines, comme Innocent Couldiati (Tapoa) ou Dr Lamourdia Thiombiano (Goulmou), ont également souligné l’importance d’une solidarité interrégionale dans cette phase de transition.
Une journée d’échanges ponctuée par des instants culturels
Des prestations artistiques, notamment musicales, ont rythmé la journée, rappelant la richesse culturelle de cette région frontalière. Marie Gayeri, cantatrice, a exhorté les jeunes à incarner les valeurs d’unité, de paix et de responsabilité citoyenne.
La tonalité générale de la journée a oscillé entre nostalgie et projection, entre la conscience d’un moment historique et la volonté de ne pas laisser passer l’occasion de bâtir, ensemble, un avenir régional différent.
Bahoaba LOMPO, Stagiaire, Gulmu.info