ActualitésInfos du GulmuPolitiqueSociété

Installation du Conseil d’orientation de la CRD : Un nouveau front contre les dysfonctionnements administratifs

Le Burkina Faso se dote d’un nouvel instrument de gouvernance publique. Ce 25 octobre 2024, à Ouagadougou, le Directeur de cabinet du Président du Faso, le Capitaine Martha Céleste Anderson Dekomwin Medah, a procédé à l’installation des membres du Conseil d’orientation de la Commission de régulation des dysfonctionnements (CRD). Une initiative qui s’inscrit dans la volonté du chef de l’État de renforcer la lutte contre les dérives administratives et de promouvoir une gouvernance vertueuse.

Une équipe pluridisciplinaire

Composée de cinq membres issus de divers horizons professionnels, cette première équipe du Conseil d’orientation incarne une approche multidimensionnelle de la régulation des dysfonctionnements :

  • Gna Tarcisius Millogo, conseiller en gestion des ressources humaines

  • Ragnang-newindé Isidore Tiemtoré, contrôleur d’État

  • Salamatou Ouédraogo, juriste

  • Roland Ouédraogo, magistrat

  • Youlouka Luc Damiba, chercheur spécialiste anticorruption

Leur mission : veiller à l’éthique dans l’administration publique, réguler les dysfonctionnements, suivre les sanctions disciplinaires et judiciaires, et garantir la mise en œuvre effective des recommandations issues d’audits et de contrôles.

Une mission de salubrité publique

Dans son discours d’installation, le Capitaine Medah a tenu à souligner l’importance et la délicatesse de cette mission :

« Vous devez être des VDP engagés. C’est une première, vous serez sans doute combattus. Vous devez lutter jusqu’à épuisement de vos moyens. »

En les comparant à des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), le Directeur de cabinet envoie un message fort : la lutte contre les dysfonctionnements dans l’administration est un combat à part entière, aussi crucial pour l’avenir du pays que celui contre l’insécurité.

Un maillage national en vue

Le Conseil d’orientation n’est pas appelé à rester une instance centrale. Selon la Direction de la communication de la Présidence, des démembrements seront installés dans tous les ministères et institutions, permettant une régulation de proximité et une réponse plus rapide aux griefs exprimés par les citoyens ou les agents eux-mêmes.

Une ambition claire : briser la chaîne de l’impunité

Créée par décret présidentiel en date du 24 juillet 2024, la CRD s’inscrit dans une logique de rupture avec l’impunité administrative. Elle pourra :

  • Réclamer des sanctions contre les agents fautifs et leurs supérieurs laxistes,

  • Suivre l’exécution effective des sanctions,

  • Assurer le traitement des dénonciations non poursuivies,

  • Et veiller à la mise en œuvre des recommandations issues des rapports d’audit et de contrôle.

Un pas décisif vers une gouvernance exemplaire

L’installation de ce Conseil marque un tournant dans l’architecture du contrôle administratif au Burkina Faso. En donnant des outils concrets à cette nouvelle commission, l’État burkinabè affiche sa volonté de refonder les rapports entre les usagers et l’administration, en misant sur la redevabilité, la transparence et la rigueur.

Il reste désormais à observer comment ces engagements seront traduits dans les actes, face à un appareil administratif souvent réticent au changement. Mais pour l’heure, le signal est fort : la tolérance zéro contre les dysfonctionnements est officiellement lancée.

Van Marcel OUOBA, Gulmu Info

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *