Fada N’Gourma : Performance fiscale remarquable au marché à bétail avec un taux de recouvrement de 525 %
Dans un contexte économique national marqué par la quête d’autonomisation financière des collectivités, la commune de Fada N’Gourma vient de signer une performance hors norme. En 2024, les recettes issues de l’exploitation de son marché à bétail ont atteint 373 052 800 F CFA, contre une prévision initiale fixée à 70 938 794 F CFA. Ce qui équivaut à un taux de recouvrement de 525,88 %, une progression spectaculaire qui suscite intérêt et analyse.
Une dynamique de mobilisation des ressources endogènes
Ce chiffre, dévoilé lors de la présentation du bilan de gestion de la Délégation spéciale de la commune le 25 juin 2025, reflète non seulement une amélioration de la gouvernance fiscale locale, mais aussi une meilleure maîtrise de l’outil de recouvrement. Il illustre surtout les efforts conjoints entre l’administration communale, les services techniques et les acteurs du secteur de l’élevage pour optimiser la fiscalité liée aux activités pastorales.
Dans un Burkina Faso où les financements extérieurs se raréfient, cette surperformance budgétaire constitue un levier stratégique pour le financement des services de base et des investissements structurants.
Un potentiel économique à structurer
Fada N’Gourma, réputée pour son dynamisme en matière de commerce de bétail, confirme ainsi la place centrale de ce secteur dans son économie locale. Ce marché, qui draine commerçants, éleveurs et acheteurs des quatre coins de la région et au-delà, démontre son potentiel non exploité à pleine capacité.
Ce chiffre record ouvre des perspectives : meilleure structuration des recettes, modernisation des infrastructures du marché, renforcement des mécanismes de traçabilité fiscale et lutte contre les fuites de recettes.
Un cas d’école de performance communale
Dans un contexte de décentralisation renforcée, Fada N’Gourma pourrait faire figure de modèle, en matière de mobilisation des ressources propres. Une telle efficacité peut servir de référence à d’autres collectivités du pays, souvent en difficulté pour atteindre leurs objectifs de recettes fiscales.
L’enjeu désormais est double : pérenniser ces performances, et réinvestir ces ressources dans des projets visibles et utiles aux populations, notamment dans les secteurs de l’assainissement, des voiries, de la santé animale, et de l’aménagement du marché à bétail lui-même.
Van Marcel OUOBA, Gulmu Info