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Fada N’Gourma : l’ancienne Laiterie du Gourma renaît sous le nom de FASO KOSAM, une lueur d’espoir pour la filière lait dans l’Est

L’ambiance était à la fois festive et chargée d’émotion, ce 16 mai 2025, à Fada N’Gourma. Plus d’un an après sa fermeture, l’ancienne Laiterie du Gourma a rouvert officiellement ses portes, cette fois sous une nouvelle identité : l’agence régionale de FASO KOSAM, société d’État nouvellement créée pour structurer, transformer et valoriser la filière lait au Burkina Faso. Un tournant historique pour toute une région attachée à cette infrastructure symbole, longtemps considérée comme un pilier de l’économie locale.

Ce projet de relance, porté par le gouvernement burkinabè à travers le ministère de l’Agriculture, des Ressources animales et halieutiques, vise à redonner vie à une structure laissée à l’abandon et qui, jadis, faisait la fierté des éleveurs du Gourma. Pour beaucoup, la réouverture de cette laiterie constitue un acte de réparation, mais aussi de relance économique. « On a cru que c’était fini, que la Laiterie du Gourma était morte pour de bon. Mais la voir renaître aujourd’hui avec le soutien de l’État, c’est un immense soulagement », confie Moussa, producteur laitier à Diapangou. « Nous avions perdu notre débouché. Maintenant, nous avons à nouveau un espoir de vivre de notre travail. »

FASO KOSAM : une ambition nationale avec un ancrage local

Créée pour réduire la dépendance du Burkina Faso aux importations de lait et relancer la consommation du lait local, FASO KOSAM fait de la région de l’Est son premier grand chantier en province, après le lancement de son agence mère à Ouagadougou le 27 mars 2025. C’est le Commandant Ismaël SOMBIÉ, Ministre d’État, Ministre de l’Agriculture, des Ressources animales et halieutiques, qui a présidé cette cérémonie d’ouverture. Il était accompagné d’une importante délégation gouvernementale, comprenant notamment le Ministre des Mines, le Ministre de l’Enseignement supérieur, le Ministre de l’Enseignement secondaire, le Ministre délégué chargé des Ressources animales, ainsi que le Deuxième Questeur de l’Assemblée législative de transition.

Pour Dr Amadou DICKO, Ministre délégué chargé des ressources animales, cette réouverture va bien au-delà du symbole : « L’objectif est clair : renforcer la collecte, la transformation et la distribution du lait produit localement, tout en assurant sa qualité, sa conservation et son accessibilité. Il s’agit aussi de valoriser le travail de nos éleveurs qui, jusque-là, peinaient à écouler leurs productions. »

La réhabilitation de l’ancienne laiterie permet donc à FASO KOSAM de s’implanter sur des bases concrètes, tout en restaurer la confiance entre les institutions publiques et les communautés locales, souvent déçues par les promesses non tenues.

Une joie collective et une attente forte

Du côté des populations, l’événement a suscité une forte mobilisation. Éleveurs, transformateurs de lait, femmes actives dans les coopératives, jeunes en quête d’opportunités économiques : tous ont vu dans cette relance un signe encourageant de changement. « Avant, notre lait tournait faute de conservation. Aujourd’hui, on parle de transformation, de débouchés, de respect de la chaîne de froid. C’est ce qu’on attendait depuis longtemps », explique Mariam, transformatrice artisanale de lait à Fada. « On n’a pas besoin d’aides ponctuelles, mais de vrais outils pour travailler dignement. FASO KOSAM, c’est un espoir pour nos familles », ajoute-t-elle.

Dans une conjoncture difficile, cette action coordonnée apparaît comme un modèle d’engagement public au service des filières agro-pastorales, capable d’inspirer d’autres régions.

Van Marcel OUOBA, Gulmu Info

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