Fada N’Gourma : la résilience en actes, 120 jeunes outillés pour reconstruire l’Est
À Fada N’Gourma, la résilience a pris ce jour 17 décembre 2025, la forme de machines, d’outils et de savoir-faire. Cent vingt jeunes et femmes, majoritairement déplacés internes, ont reçu des kits d’installation pour amorcer une nouvelle vie économique. Portée par la Direction régionale de la Jeunesse et de l’Emploi, avec l’appui du Programme Alimentaire Mondiale (PAM), l’initiative a marqué un tournant : celui du passage de l’assistance humanitaire à l’autonomisation durable.
Transformer l’urgence en opportunité durable
Mis en œuvre par la Direction régionale de la Jeunesse et de l’Emploi de l’Est (DRJ-E) avec l’appui financier du Programme alimentaire mondial (PAM), le projet vise un objectif clair : permettre aux personnes déplacées internes et aux communautés hôtes de reconstruire leur vie par le travail et l’autonomie.
Sur les 120 bénéficiaires, 100 sont des personnes déplacées internes, souvent contraintes d’abandonner leurs biens, leurs métiers et leurs repères. Après plusieurs mois de formation, ils ont été orientés vers des métiers adaptés au contexte local — mécanique, tissage-teinture, coiffure et autres activités génératrices de revenus. Chacun repart avec un kit d’installation d’une valeur moyenne supérieure à 400 000 FCFA, pensé pour un démarrage immédiat.
Un leadership tourné vers la jeunesse et l’impact
Pour Moussa Tasanbédo, Directeur régional de la Jeunesse et de l’Emploi de l’Est, ce projet incarne une vision assumée : sortir de la logique de l’assistanat.
« Nous avons fait le choix de miser sur les compétences, la formation et l’entrepreneuriat. Face à la crise, renforcer les capacités des jeunes et des femmes est la réponse la plus durable », explique-t-il.
Sous son impulsion, l’approche se veut globale : formation technique, renforcement des compétences transversales, dotation en équipements et accompagnement post-installation. Le coût global de la dotation, estimé à 46 millions de FCFA, a été mobilisé grâce au partenariat avec le PAM.
« À partir de janvier, nos équipes seront sur le terrain pour s’assurer que les activités démarrent réellement. Notre ambition est claire : que ces micro-entreprises créent des revenus, de l’emploi et de la stabilité sociale », précise le Directeur régional.
Un projet salué par les autorités

Présidant la cérémonie au nom du Gouverneur, le Secrétaire général de la région de l’Est, Siaka Ouattara, a salué un projet « concret, visible et structurant ».
« Depuis 2015, notre région accueille de nombreux déplacés. Ce projet vient les relever, les insérer socialement et économiquement. C’est un signal fort pour la cohésion et la paix », a-t-il déclaré.
Il a insisté sur la responsabilité collective dans la gestion des équipements remis, annonçant un suivi rigoureux pour garantir leur utilisation effective.
Au-delà des kits, un message d’espoir
Expositions de produits, échanges entre bénéficiaires et partenaires, regards confiants : la cérémonie a surtout révélé une certitude partagée. À Fada N’Gourma, la reconstruction ne passe pas uniquement par l’aide humanitaire, mais par la valorisation du potentiel humain.
Le sous-projet PARE-Est apparaît ainsi comme un pont entre urgence et développement. Pour ces 120 bénéficiaires, les kits reçus ne sont pas de simples outils : ils sont le symbole d’un nouveau départ, porté par une jeunesse qui choisit de se relever, de produire et de croire à nouveau en l’avenir.
Issa THIOMBIANO, Gulmu Info
