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FADA N’GOURMA – Droits de l’enfant en contexte de crise : Les FDS formées pour mieux protéger

Alors que la région de l’Est fait face à de nombreuses difficultés liées à l’insécurité, une initiative vient renforcer la capacité des Forces de Défense et de Sécurité (FDS) à mieux protéger les enfants, premières victimes collatérales des conflits. Un engagement salué, tant au niveau institutionnel que communautaire.

Une formation pour mieux comprendre les droits de l’enfant

Du 29 au 30 juillet 2025, trente membres des Forces de Défense et de Sécurité (FDS) de la région Est prennent part à une session de renforcement de capacités sur les règles et principes relatifs à la protection des enfants en période de conflit armé et en situation de violence. Cette session, organisée dans la salle de réunion de la Direction régionale de l’Agriculture à Fada N’Gourma, est une initiative du Ministère de la Justice et des Droits Humains, chargé des relations avec les institutions, à travers le Secrétariat permanent du Comité interministériel des droits humains (CIMDH), avec l’appui financier de l’UNICEF.

L’objectif est clair : outiller les FDS pour qu’elles intègrent davantage les normes de protection de l’enfance dans leurs interventions quotidiennes, dans un contexte marqué par des déplacements massifs de populations, des attaques de groupes armés, et la présence accrue d’enfants en situation de vulnérabilité.

Un contexte sécuritaire complexe, des enfants exposés

Depuis plusieurs années, la région de l’Est, à l’instar d’autres zones du Burkina Faso, subit de plein fouet les conséquences des conflits armés. Des villages vidés de leurs habitants, des écoles fermées ou occupées, des familles éclatées, et surtout, des enfants livrés à eux-mêmes, exposés aux risques d’enrôlement, d’exploitation ou de violences. « Il est important que les FDS soient sensibilisées aux droits de l’enfant, car elles sont souvent les premières à intervenir sur le terrain, dans des zones sensibles. Le respect de ces droits doit rester une priorité, même en situation d’urgence », souligne un membre du CIMDH présent lors de l’ouverture.

Une initiative saluée par les autorités locales

La cérémonie d’ouverture, tenue le mardi 29 juillet, a été présidée par Monsieur Siaka OUATTARA, Secrétaire général de la région de l’Est, représentant le gouverneur. Dans son discours, il a salué l’engagement des FDS et des partenaires pour une meilleure prise en compte de la dimension humaine dans la gestion des crises sécuritaires. « Former nos forces de sécurité, c’est aussi renforcer la cohésion sociale et rétablir la confiance entre les populations et les institutions. Et protéger les enfants, c’est protéger l’avenir de notre pays », a-t-il déclaré devant les participants.

Une formation pratique et adaptée

Durant deux jours, les participants bénéficient d’un contenu axé sur le droit international humanitaire, les principes de la Convention relative aux droits de l’enfant, et des études de cas inspirées de la réalité burkinabè. Des échanges ouverts et interactifs sont également au programme, pour permettre aux FDS de partager leurs expériences de terrain et poser des questions concrètes.

Un participant, gendarme en poste dans une commune frontalière, confie :

« Il nous arrive de rencontrer des enfants seuls ou dans des camps de déplacés. Cette formation nous aide à savoir comment réagir de manière responsable, en respectant leur dignité. »

Vers un engagement durable pour l’enfance

Cette initiative s’inscrit dans un effort plus large de promotion des droits humains dans le contexte sécuritaire burkinabè. Elle appelle à une synergie d’actions entre les FDS, les autorités locales, les humanitaires et les communautés elles-mêmes, pour que chaque enfant, même dans les zones les plus exposées, bénéficie de la protection à laquelle il a droit.

Alors que la situation humanitaire reste critique dans plusieurs provinces de l’Est, ce type de formation pourrait devenir un modèle à élargir dans d’autres régions touchées par l’insécurité, comme le Sahel ou le Nord.

Former les forces de sécurité à la protection des enfants en contexte de crise est une avancée majeure, à la fois pour garantir le respect des droits humains, mais aussi pour construire une réponse plus humaine et adaptée aux réalités du terrain. Un geste concret en faveur des plus vulnérables, et un pas vers une paix durable.

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