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Fada N’Gourma : Dix-neuf serments pour l’enfance, un engagement au service de l’avenir

Ce Jeudi 31 Juillet 2025, la salle d’audience du palais de justice de Fada N’Gourma n’a pas vibré au rythme des sentences, mais à celui de promesses. Dix-neuf jeunes éducateurs de la petite enfance, tout juste sortis du Centre de formation professionnelle en éducation et en formation (CFPEP) de l’Association Tin Tua, y ont prêté serment. Une cérémonie à la solennité grave, mais porteuse d’espérance, qui marque leur entrée officielle dans la sphère professionnelle.

Un serment, une vocation

Face aux autorités judiciaires et éducatives, les impétrants de la première promotion 2023-2025 ont, d’une voix unie et ferme, juré :

« Je jure et promets de bien et fidèlement remplir mes fonctions et d’observer en tous les devoirs qu’elles m’imposent. »

Ce n’est pas un simple rite. C’est un engagement fort, une déclaration de foi envers l’enfance, envers l’avenir. Dans un pays confronté à la précarité éducative, chaque éducateur qui prête serment devient un pilier de la reconstruction.

Un centre d’excellence au service des plus petits

Le CFPEP, situé à Fada N’Gourma, est bien plus qu’un centre de formation. Fondé par l’Association Tin Tua, il se veut un bastion de la compétence et de l’humanité, une réponse concrète aux besoins criants de l’éducation préscolaire dans les zones rurales. Deux années d’un apprentissage rigoureux, à la fois théorique et pratique, ont forgé ces jeunes diplômés à comprendre, guider, éveiller.

« Nous avons appris ce que c’est, un enfant »

Les mots de Tandamba Palpouguini, délégué de la promotion, résonnent comme une leçon de sagesse :

« Nous avons tous des enfants, mais ce n’est pas tout le monde qui sait ce que c’est réellement qu’un enfant. »

C’est là toute la richesse de la formation reçue : comprendre l’enfant non seulement comme un sujet d’éducation, mais comme une personne entière, sensible, unique, avec des besoins, des droits, des rêves.

Le procureur : « L’enfant est le père de l’homme »

Présent à la cérémonie, le premier substitut du procureur du Faso, Me YAMEOGO, n’a pas tari d’éloges sur le rôle des éducateurs :

« C’est dès l’enfance que l’on commence à forger le citoyen de demain. »
Un message fort qui replace l’éducation préscolaire au cœur du pacte républicain. Accompagner un enfant, c’est prévenir la violence, favoriser la paix, construire une nation.

« Soyez les repères que la société attend »

Bendi Benoît OUOBA, directeur du CFPEP, a rappelé à ses diplômés la grandeur de la mission :

« Vous êtes responsables de ce que vous transmettrez aux enfants, et à travers eux, à la société toute entière. »

Son propos, ferme et bienveillant, met l’accent sur la responsabilité morale et sociale qui incombe à ceux qui accompagnent les premières années de la vie. Loin d’une simple fonction de garderie, le métier d’éducateur est celui qui plante les premières graines de citoyenneté, de curiosité, de respect de l’autre.

Semer l’avenir, dès aujourd’hui

En prônant une éducation de qualité dès le plus jeune âge, ces jeunes professionnels incarnent une révolution douce mais essentielle.
À l’heure où le Burkina Faso cherche ses repères dans un contexte fragile, leur serment n’est pas seulement une formalité : il est un acte de foi en l’humain, en la reconstruction par l’enfance, en un avenir tissé de soin, d’écoute et de respect.

Fada N’Gourma peut être fière. Car ce 31 juillet 2025, dix-neuf éducateurs ont pris la route du service public avec, dans leur cœur, l’enfant comme boussole. Et c’est toute la société qui en récoltera les fruits.

Honorine MANO, Stagiaire,

Pélagie COMBARY, Stagiaire

Gulmu Info

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