Entre gouvernance et résilience : le Gouverneur Kafando, le Haut-commissaire Nacanabo et le Préfet Idani, en première ligne face aux crises

C’est une nouvelle page qui s’ouvre pour la gouvernance locale dans la région de l’Est. Après deux semaines d’un apprentissage intensif à l’Institut Supérieur d’Études de Protection Civile (ISEPC) de Ouagadougou, le gouverneur de la région de l’Est, le Haut commissaire du Gourma et le Président de la délégation spéciale de Fada N’Gourma, viennent d’obtenir leur certification en gestion des crises et des catastrophes.

Parmi les 33 participants venus de 14 pays africains, Ram Joseph Kafando, Gouverneur de la région de l’Est, Silas Nacanabo, Haut-commissaire du Gourma, et Kampadiba Jérôme Idani, Préfet du département de Fada N’Gourma, se sont distingués par leur rigueur et leur engagement.

Leur certification, remise ce vendredi 17 octobre 2025 lors d’une cérémonie présidée par Saïdou Sankara, Secrétaire général du ministère de l’Administration territoriale et de la Mobilité (MATM), marque un tournant : celui d’un leadership local mieux préparé à affronter les défis sécuritaires, climatiques et humanitaires.

Deux semaines d’apprentissage entre théorie et terrain

Du 6 au 17 octobre, les stagiaires ont enchaîné conférences, ateliers pratiques et exercices de simulation grandeur nature.
Les modules, conçus par des experts civils et militaires, ont abordé des thématiques cruciales :

• les fondements de la protection civile,
• la gestion opérationnelle des crises,
• la biosécurité et la pollution minière,
• la réponse humanitaire en contexte d’urgence.

« Nous sortons de cette formation mieux préparés à anticiper et à coordonner les réponses face aux crises qui secouent nos territoires », a confié un participant, saluant « une formation à la fois exigeante et profondément utile ».

Les stagiaires ont notamment pris part à une simulation de gestion d’inondations et de crise sanitaire, testant leur capacité à travailler sous pression, en interconnexion avec les forces de défense, les services de secours et les acteurs humanitaires.

Le Gourma, laboratoire de la résilience territoriale

Dans une région comme l’Est, où les communautés font face à des menaces multiples — terrorisme, déplacements de populations, dégradation environnementale —, cette montée en compétence des cadres administratifs constitue une véritable bouffée d’air pour la résilience locale.

« Cette certification n’est pas une fin en soi, mais le début d’une dynamique », a affirmé le Gouverneur Ram Joseph Kafando.
« Nous devons désormais traduire ce savoir en plans d’action concrets, renforcer la prévention et coordonner efficacement les secours. »

Pour Silas Nacanabo, le Haut-commissaire du Gourma, la formation représente également « un levier pour reconnecter les administrations territoriales avec les populations, souvent en première ligne face aux catastrophes ».

Vers une Afrique mieux préparée

Le Secrétaire général Saïdou Sankara a, de son côté, salué « la qualité du dispositif africain de formation en matière de protection civile ».

« L’Afrique doit miser sur ses propres compétences. Former des cadres capables de gérer l’imprévu, c’est investir dans la stabilité du continent », a-t-il souligné.

Il a encouragé les participants à devenir des ambassadeurs de la culture du risque dans leurs territoires, plaidant pour « une administration réactive, coordonnée et proche des citoyens ».

Un signal fort pour la gouvernance locale

Cette certification vient renforcer la vision du gouvernement burkinabè : professionnaliser la gestion des crises, intégrer la prévention au cœur des politiques publiques et bâtir une administration territoriale proactive.

Pour la région du Gourma, l’enjeu est clair : transformer la vulnérabilité en force d’adaptation.
Dans un contexte de défis sécuritaires persistants, cette montée en compétence des cadres territoriaux incarne la résilience d’un territoire en mouvement.

Une Afrique mieux formée est une Afrique plus sûre.
Et dans cette quête de stabilité et d’efficacité, le Gourma vient de franchir un pas décisif.

Issa THIOMBIANO, Gulmu Info