Dans le Gouloumou, les chauves-souris perturbent la fourniture d’électricité
Depuis plusieurs semaines, les habitants de Fada N’Gourma, Diabo et d’autres localités de la région de l’Est font face à des coupures d’électricité récurrentes, souvent nocturnes. En cause : des chauves-souris qui s’accrochent aux pylônes électriques, provoquant des interruptions parfois longues et difficiles à résoudre.
Des coupures répétées et inexpliquées pour les habitants
À Fada N’Gourma comme dans d’autres villes de l’Est, les interruptions de courant se sont multipliées ces derniers jours, surtout la nuit. Pour de nombreux ménages, la situation est source de désagréments quotidiens : appareils électroménagers endommagés, commerces perturbés, insécurité accrue dans les quartiers plongés dans l’obscurité.
« Ces coupures surviennent plusieurs fois par nuit. Parfois le courant revient vite, mais il arrive aussi que nous restions des heures sans lumière », témoigne un habitant joint par téléphone.
Des chauves-souris à l’origine des pannes
Selon les explications recueillies auprès des techniciens, la cause est surprenante : les chauves-souris. Attirées par les pylônes, elles s’y accrochent lors de leurs déplacements nocturnes.
Deux scénarios se présentent alors :
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si l’animal tombe aussitôt, la panne dure entre deux et cinq minutes, le temps que le système se réenclenche automatiquement ; 
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en revanche, si la chauve-souris reste coincée sur le pylône, le courant ne revient pas. Les équipes techniques doivent alors intervenir, parfois après de longues recherches pour localiser l’origine exacte du problème. 
À Diabo, cette situation a déjà conduit à une coupure générale, plongeant la ville dans le noir jusqu’à l’intervention des agents.
Des équipes techniques mobilisées, mais un défi récurrent
Les responsables de la SONABEL expliquent que ces incidents sont difficiles à anticiper. « Quand la coupure dure longtemps, c’est que l’animal est resté accroché au pylône. Il faut alors dépêcher une équipe, souvent en pleine nuit, pour repérer le site et dégager l’obstacle », confie un agent.
Ces pannes brèves ou prolongées entraînent aussi une dégradation temporaire de la qualité de la fourniture électrique. Les ménages constatent parfois une faible tension ou des variations qui abîment le matériel sensible.
Une situation qui s’étend à toute la région de l’Est
Le phénomène n’est pas limité à Fada N’Gourma. Plusieurs localités de la région de l’Est rapportent les mêmes problèmes, notamment les villes situées sur les grands axes où les pylônes traversent des zones boisées, habitat naturel des chauves-souris.
Pour les habitants, la répétition de ces coupures est devenue une véritable contrainte. Certains commerçants ont dû recourir à des groupes électrogènes pour protéger leurs activités, tandis que d’autres dénoncent une perte de revenus liée à l’imprévisibilité du courant.
Vers des solutions durables ?
La SONABEL affirme être à l’écoute des usagers et cherche des solutions pour limiter l’impact de ces incidents. Mais face à un phénomène naturel et nocturne difficilement contrôlable, les réponses restent limitées.
En attendant, les habitants de l’Est doivent composer avec une électricité capricieuse, dépendante des déplacements imprévisibles d’une faune locale aussi familière que perturbatrice.
Van Marcel OUOBA, Gulmu Info

