ActualitésInfos du GulmuPolitiqueSociété

Burkina Faso : L’OPAD organise les premières Journées d’études en analyse du discours sous le prisme de la souveraineté

Du 25 au 27 juillet 2024, l’Université Joseph Ki-Zerbo de Ouagadougou a accueilli les premières Journées d’études en analyse du discours, organisées par l’Observatoire de production et d’analyse du discours (OPAD). Placées sous le thème « L’analyse du discours : quels enjeux pour les États de la Confédération de l’AES ? », ces journées ont rassemblé une centaine de chercheurs, enseignants-chercheurs, doctorants et professionnels de la communication, venus de dix pays d’Afrique et d’Europe.

L’événement, organisé en partenariat avec le Laboratoire Langues, Discours et Pratiques Artistiques (LADIPA) de l’Université Joseph Ki-Zerbo, le Groupe Discours-Épistémologie et Rhétorique (DIRE) de l’Université Félix Houphouët-Boigny en Côte d’Ivoire, et le Réseau africain d’analyse du discours (R2AD), visait à explorer le rôle de l’analyse du discours dans la construction de la souveraineté et du développement des États africains.

Selon le Dr Boukary Nébié, président de l’OPAD et du comité d’organisation, ces journées ont permis d’examiner comment l’analyse du discours peut être mise au service des ambitions souverainistes des États de l’AES. Il a souligné que le discours est un outil stratégique dans la consolidation de l’identité nationale et la promotion de la liberté.

Le Pr Sidiki Traoré, responsable du LADIPA, a insisté sur l’importance du choix des mots dans les discours publics. Il a donné l’exemple du terme « conquêtes coloniales », qu’il propose de remplacer par « invasions coloniales » pour mieux refléter la réalité historique du continent africain. De même, il suggère de parler des « vestiges de Loropéni » plutôt que des « ruines de Loropéni », afin de valoriser le patrimoine culturel burkinabè.

Le Dr Adou Amadou Ouattara, enseignant-chercheur à l’Université Félix Houphouët-Boigny en Côte d’Ivoire, a évoqué l’importance de l’africanisation de l’analyse du discours. Il a souligné que cette discipline, encore récente en Afrique, doit tenir compte des réalités et des spécificités locales pour être pleinement efficace.

Au total, une quarantaine de communications ont été présentées, abordant des thématiques variées telles que la lutte contre le terrorisme, la diplomatie, la communication politique et la construction identitaire. Les participants ont également eu l’occasion de visiter des sites historiques, notamment le Musée national et le Mémorial Thomas Sankara, renforçant ainsi le lien entre discours, mémoire et patrimoine.

Les actes de ces journées seront publiés d’ici décembre 2024, offrant un outil théorique précieux pour les décideurs politiques, les chercheurs et les professionnels de la communication. Cette initiative marque une étape importante dans la promotion de l’analyse du discours comme discipline stratégique au service de la souveraineté et du développement des États africains.

Van Marcel OUOBA, Gulmu Info

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *