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Burkina Faso : le Conseil régional de l’Est rompt avec l’AIRF, sur fond de tensions avec la France

C’est une décision à forte portée symbolique, mais qui s’inscrit dans la dynamique nationale. Réunis en session ordinaire ce 12 Août 2025, les membres du Conseil régional de l’Est ont adopté à l’unanimité la délibération actant leur retrait de l’Association internationale des Régions francophones (AIRF), mettant fin à dix-sept années d’adhésion.

Le Conseil régional avait intégré l’AIRF en 2008, époque où la coopération avec l’espace francophone apparaissait comme un levier de développement local. Mais depuis, les relations entre Ouagadougou et Paris se sont dégradées au point de provoquer, début 2025, le retrait du Burkina Faso de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).

Une rupture qui dépasse le cadre local

Officiellement, les élus de l’Est évoquent un recentrage sur les priorités internes face à l’insécurité, à la crise humanitaire et au besoin urgent de mobiliser les ressources pour les infrastructures et les services de base. Mais difficile de ne pas y voir un geste politique dans un contexte où le gouvernement burkinabè multiplie les signaux de distanciation avec les institutions liées à la France et à l’espace francophone.

Ces derniers mois, plusieurs collectivités et institutions publiques ont réduit, voire interrompu, leur participation aux réseaux internationaux jugés « éloignés des réalités et des priorités nationales ».

Cette décision illustre le virage opéré par de nombreuses institutions burkinabè, privilégiant désormais les coopérations Sud-Sud et régionales au détriment des partenariats historiques avec la sphère francophone occidentale.

Une page qui se tourne

Si le départ de l’AIRF met fin à un cycle de dix-sept ans de participation aux rencontres internationales francophones, il ouvre aussi une période d’incertitude sur l’avenir des échanges institutionnels extérieurs. Reste à savoir si cette rupture sera compensée par de nouvelles alliances, notamment au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES) ou d’autres réseaux africains.

Dans un Burkina Faso en pleine redéfinition diplomatique, la décision du Conseil régional de l’Est n’est pas un simple acte administratif : c’est un geste politique qui reflète, à l’échelle locale, le choix d’un pays de tracer sa propre voie, loin des cercles francophones traditionnels.

Van Marcel OUOBA, Gulmu Info

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