Burkina Faso : à Fada N’Gourma, un atelier pour renforcer la réponse humanitaire aux femmes et enfants déplacés
Réunis autour d’une même table, autorités locales, représentants d’agences onusiennes, ONG et membres du consortium ECPAT – Association Todi Yaba ont pris part, les 12 et 13 août, à un atelier de revue intermédiaire du projet « Enfants et femmes affecté.es par la crise dans la région de l’Est : une réponse holistique pour améliorer le respect de leurs droits ». Financé par le Fonds Humanitaire Régional de l’Afrique de l’Ouest et du Centre (FHRAOC), ce projet déployé depuis neuf mois dans trois communes de l’Est visait à dresser un bilan et ajuster les actions restantes.
Des avancées palpables sur le terrain
Dans les communes de Partiaga (Tapoa), Matiacoali (Gourma) et Mani (Gnagna), le projet a déjà laissé des traces tangibles. Parmi les acquis soulignés lors de l’atelier :
- la création d’espaces sûrs pour femmes et filles ainsi que d’espaces amis d’enfants, véritables refuges où se conjuguent écoute, protection et apprentissage ;
- des campagnes de sensibilisation menées auprès des communautés sur la protection de l’enfant, la lutte contre les violences basées sur le genre (VBG/EAS) et la nutrition ;
- la prise en charge de cas individuels, notamment pour les enfants et survivantes de violences basées sur le genre ;
- un appui nutritionnel en faveur des femmes enceintes, allaitantes et des enfants, comprenant dépistages, activités GASPA/ANJE-U et formations aux bonnes pratiques ;
- le renforcement des capacités des acteurs communautaires et institutionnels afin de garantir la pérennité des acquis.
Ces réalisations traduisent une volonté claire : ne pas limiter l’action humanitaire à une réponse d’urgence, mais inscrire l’accompagnement dans une logique durable de protection et d’autonomisation.
Entre réussites et défis persistants
L’atelier n’a pas seulement été un espace de célébration des avancées. Il a aussi mis en lumière des défis majeurs. L’insécurité grandissante rend difficile l’accès à certaines localités d’intervention. Par ailleurs, l’ampleur des besoins humanitaires croît plus vite que les ressources disponibles. Enfin, la nécessité d’une coordination renforcée entre acteurs a été soulignée pour éviter la fragmentation des interventions et assurer une réelle intégration des services de prise en charge.
Ajuster pour maximiser l’impact
À l’issue des travaux, plusieurs priorités ont été dégagées par les participants :
- intensifier les activités de sensibilisation,
- renforcer la prise en charge des cas de VBG,
- élargir la couverture nutritionnelle,
- améliorer le suivi-évaluation des actions.
Pour les organisateurs, ces recommandations sont des leviers concrets pour maximiser l’impact du projet dans les mois restants.
Une dynamique d’engagement collectif
Plus qu’un simple exercice administratif, cette revue intermédiaire a démontré la force du dialogue multipartite. Autorités, partenaires techniques et bénéficiaires partagent une même conviction : la réponse humanitaire, pour être efficace, doit être inclusive, adaptée aux réalités locales et tournée vers la dignité des personnes affectées.
En refermant les travaux, les participants ont réaffirmé leur engagement à faire de la protection des femmes et des enfants déplacés une priorité dans la région de l’Est, rappelant que derrière chaque statistique se cache une vie à protéger et un avenir à reconstruire.
Issa THIOMBIANO, Gulmu Info