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Fada N’Gourma : Une Journée Mandela pour la dignité et l’espoir derrière les murs de la MACF

Dans l’enceinte austère mais chargée d’humanité de la Maison d’arrêt et de correction de Fada (MACF), une lumière singulière a brillé durant trois jours. Portée par la Jeune Chambre Internationale (JCI) de Fada, la 9e édition de la Journée Mandela a offert un souffle de dignité, de solidarité et de fraternité à des détenus souvent oubliés de la société.

Sous la houlette du Dr Fidèle Rima, président exécutif de la JCI Fada N’gourma pour le mandat 2025, des actions concrètes et humanistes ont rythmé cette édition exceptionnelle, étendue sur 72 heures d’activités citoyennes et solidaires.

« L’objectif final, c’est d’améliorer le bien-être des pensionnaires de la MACF », explique le président, au terme d’une série d’initiatives qui ont mêlé dons de vêtements, activités sportives et reboisement.

Des gestes qui réconfortent, une symbolique qui élève

Au cœur de cette édition 2025, un appel à la générosité citoyenne a permis de collecter près de 200 vêtements – hommes et femmes – remis aux pensionnaires, dans un geste empreint de respect et de solidarité. À cela s’est ajoutée une enveloppe financière dédiée à la restauration collective, afin de partager un repas communautaire avec les détenus.

« Nous avons voulu créer de la cohésion sociale, du lien humain. Nous avons même fait de l’aérobic avec eux, c’était fort ! », confie Dr Rima, le regard empreint d’émotion.

La JCI a également contribué à la dotation de plants pour le reboisement des abords de la prison, une action à la fois symbolique et écologique, rappelant que même derrière les murs, on peut semer l’avenir.

Un prix Mandela en perspective

À travers cette activité désormais « statutaire » de la JCI Fada, un prix spécial “Mandela Day” destiné aux détenus les plus exemplaires est envisagé pour l’édition à venir. Une ambition qui appelle un appui plus fort.

« Nous avons de réels besoins. Avec plus de partenaires, nous pourrions décerner des prix plus conséquents, diversifier les activités, et rendre cette journée encore plus impactante », plaide le président de la JCI.

Un devoir de mémoire et de dignité carcérale

Le directeur de la MACF, Inspecteur principal Seni Zabré, a tenu à saluer cette initiative, rappelant la portée historique et humaine de la Journée Mandela :

« Mandela a été un prisonnier devenu président. Il a posé les fondements des droits des détenus. Cette journée permet de rappeler que ceux qui sont privés de liberté ne doivent pas être privés de dignité. »

Pour lui, au-delà du symbolisme, les besoins restent criants :

« Nous avons de réelles difficultés matérielles. L’État fait ce qu’il peut, mais cela reste insuffisant. Nous lançons un appel à tous les partenaires sensibles à la cause carcérale. »

Un appel à la conscience collective

Dans un pays en quête de résilience sociale, cette Journée Mandela prend une résonance particulière. Elle interpelle sur la place de la réinsertion, la condition humaine en détention, mais aussi sur notre capacité collective à inclure, même les plus fragilisés.

« Nous ne demandons pas l’impossible, juste un accompagnement pour humaniser davantage les lieux d’enfermement et ouvrir une fenêtre vers la réinsertion », conclut Dr Rima.

Vers une 10e édition plus ambitieuse ?

Alors que s’annonce déjà l’édition 2026, la JCI Fadangourma rêve de faire grandir cette initiative. Avec le soutien de partenaires publics, privés et humanitaires, la Journée Mandela pourrait devenir un véritable catalyseur d’une justice plus humaine, d’un monde carcéral plus digne, et d’une paix sociale plus inclusive.

Issa THIOMBIANO, Gulmu Info

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