Gouvernement/CNSE : Les enseignants refusent d’acheter du poisson dans l’eau

Depuis octobre 2017, le monde enseignant a engagé une lutte historique à travers une plateforme revendicative. De cette date à ce jour, le gouvernement a utilisé tous les moyens pour saboter notre combat. De négociations en négociations, de promesses en promesses, nous voilà toujours au point de départ. Les promesses ne sont jamais tenues et les négociations n’ont jamais abouti. Les enseignants ont aujourd’hui l’impression d’être méprisés par le gouvernement et cela avec juste raison.

Le 26 avril 2019, après des mois de suspension des négociations véritables, la CNSE lance un mot d’ordre de boycott des activités pédagogiques et administratives et demande l’organisation des sit-in dans tous les services du MENAPLN à compter du 2 mai 2019. Subitement, le gouvernement s’est réveillé et le ministre invite la CNSE à la table des négociations pour le 2 mai. Au conseil des ministres de ce jour des simulacres de mesures sont annoncées par le gouvernement. C’est bien mais nous avons assez été bernés.Pour être clair, nous n’avons plus confiance au gouvernement champion du dilatoire. Et personne n’est prêt encore à acheter du poisson dans l’eau. L’aveugle danse avec son salaire en main car c’est plus concret.

La CNSE doit être précise et conséquente. Pour la correction des indemnités et de la bonification, tant que tous les personnels de l’éducation ne seront servis avec la constatation financière effective aucun mot d’ordre ne doit être suspendu ni levé. Les différentes mesures prises par la CNSE doivent aller jusqu’au bout. En ce qui concerne le statut valorisant, tant que tout n’est pas réglé aucun mot d’ordre ne doit être levé.

En plus je trouve sincèrement que notre plateforme revendicative est aujourd’hui dépassée car trop minimaliste. Aujourd’hui l’enseignement est devenu un métier à risque. Combien d’enseignants sont assassinés à cause de leur profession ? Il faut donc des indemnités de risque aux enseignants. 
Dans les confins de notre pays, ce sont les enseignants qui sont les premiers représentants de l’administration publique burkinabè. Ils sont les premiers à souffrir des conditions pénibles de vie et de travail. Il faut donc prévoir des primes de motivation pour l’ensemble des enseignants du Burkina Faso. Il faut urgemment que la CNSE reconsidère les différentes revendications. Le retard et le dilatoire incombent au gouvernement qui doit supporter les dommages causés.

Traoré Abdoulaye Fundjé

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