Forte tension à Fada : La succession au poste de Tambado crée la crise

A peine 10 jours du décès du ministre Tambado Adjari (Ministre de la cavalerie à la cour royale du Nungu) que sa succession crée la discorde dans la ville de Fada. Dans la nuit du 18 au 19 mars 2021, n’eut été la providence, plusieurs familles du Nungu auraient été endeuillées. Tout est parti d’un début d’initiation du successeur du Tambado Adjari qui a viré à l’affrontement entre le camp du roi Hampanli qui procédait à l’initiation et celui de Untamba qui était contre cette initiation.

A la tombé de la nuit du 18 mars 2021, la cour royale du roi Hampanli, aurait décidé de procéder à l’initiation du successeur du ministre Tambado Adjari décédé dans la nuit du 08 au 09 mars 2021. Alors que le début du rituel d’initiation était en cours, la cour royale du roi Untamba fut informée. Très rapidement, des jeunes se sont organisés pour empêcher et interrompre la fin du processus. Se rendant sur les lieux, ils tombèrent sur le cortège qui ayant fini le rituel devait accompagner le nouvel initié dans sa case de retraite où il séjournera 7 jours avant de faire une sortie et être intronisé ministre du roi et aller lui faire allégeance.

Tentant d’obstruer le passage, des coups de fusils se sont faits entendre, créant ainsi la débandade dans le quartier princier de la ville de Fada. Chacun allant pour son commentaire, les deux camps s’accusent mutuellement d’être à l’origine des tirs. Un jeune qui a assisté à la scène affirme que « nous n’étions qu’une dizaine lorsqu’on est allé à la rencontre du cortège. Voulant nous opposer à leur passage, un des leurs a fait sortir son fusil et a tiré en l’air. ». Un autre du camp de sa majesté Hampanli affirme que les jeunes étaient accompagnés de Volontaire De la Patrie (VDP) et de Kolghwéogho qui ont tiré. Une version que plusieurs Kolghwéogho ont nié, affirmant s’être rendu sur les lieux lorsqu’ils ont entendu les coups de feu, vu le contexte d’insécurité que vit la région. Toute fois, il faut noter que plusieurs personnes ont été blessées dont la circonstance et le nombre reste méconnu.

Dans la débandade, selon une version de la cour royale de Untamba, le roi a fait rappeler les jeunes et leurs a demandé de se retenir et de laisser faire les choses pour éviter l’affrontement. Aux dernières nouvelles, le nouvel initié est dans sa case de retraite attendant son jour de sortie pour porter ses attributs de ministre de la cavalerie. Mais l’histoire s’est vite détériorée se transformant en conflit de bouchers.

« Les bouchers du camp de Untamba sont interdits de mettre pieds à l’abattoir de fada »

Après cette histoire d’initiation, dans la nuit du 18 au 19 mars 2021, le chef boucher allier et membre du collège de la cour de sa majesté Hampanli aurait envoyé un émissaire pour interdire à tout boucher, partisant ou se réclamant de sa majesté untamba de continuer sa fonction en tant que boucher à l’abattoir de Fada. Une information vite répandue dans la ville de Fada et qui a animé les causeries toute la journée du 19 mars 2021. Des jeunes se seraient alors organisés dans la nuit du 19 au 20 mars 2021 pour accompagner lesdits bouchers à l’abattoir ce matin mais ont été vite rappelés à l’ordre par sa majesté Untamba qui aurait eu vent de la nouvelle. Des discussions sont en cours à l’heure où nous vous écrivons cet article dans sa cour royale pour trouver une solution à ce problème.

Cette histoire de boucher est la nième mise en garde des deux camps interdisant les partisans de l’un ou de l’autre des rois de fréquenter ou de s’installer dans un endroit public de la ville de Fada. Une situation très déplorable du fait que le domaine public appartient à l’Etat et que nulle personne, fut-il un chef coutumier ne peut interdire à un autre citoyen de le fréquenter ou de l’utiliser dans la limite de la loi.

Les autorités regardent impuissantes la montée de l’adrénaline entre les deux camps.

L’adrénaline monte, mais les autorités judiciaires et administratives observent impuissamment la situation. Depuis le début de cette affaire de deux rois, ils sont restés neutres, évitant de prendre position ou même de parler de cette affaire. Plusieurs affaires liées à cette histoire de deux rois ont été amenées soit à la gendarmerie ou à la police et même devant le procureur, mais la résolution judiciaire de cette question se fait toujours attendre. Tout en rendant grâce à Dieu qu’aucune vie humaine n’ait été enlevée à ce jour dans le cadre de cette affaire, il faut que l’administration agisse, et agisse vite avant que cela ne soit trop tard. Jusqu’à quand les deux camps se retiendraient, seul le bon Dieu peut nous le dire. Certaines personnes des deux cours royales sont « personna non grata » dans certaines familles et même dans certains quartiers de la ville de Fada.

Toutefois, il faut nuancer car au nom de la cohésion sociale, on retrouve dans les maquis et les lieux publics d’autres adeptes des deux rois qui continuent de se fréquenter et qui partagent beaucoup de choses en commun. Une situation qui réconforte et qui devait servir d’exemple aux autres.

Van Marcel OUOBA, Gulmu Info

Image d’illustration

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *